"Il s'agit d'une journée historique", a déclaré Doris Leuthard aux médias. "Du côté suisse, nous serons prêts dès le mois de décembre", a-t-elle précisé.
La Suisse en pionnière
Les conclusions de l'étude conjointe de faisabilité seront publiées dans un mois, traduction oblige. Il faudra donner un mandat au Conseil fédéral en octobre, puis le dossier passera au parlement. A partir du lancement des négociations, la conclusion de l'accord pourrait survenir au mieux dans un délai d'une année, sinon après deux à trois ans.
La Suisse a l'occasion de se profiler en précurseur, puisque la Chine n'a pour l'heure signé encore aucun accord de libre-échange avec un pays européen. Et même à travers le monde, peu de pays disposent d'un tel accord avec l'Empire du Milieu.
Initialement, l'objectif était de clore l'étude conjointe d'ici la fin de l'année, mais la partie suisse a voulu accélérer le mouvement. Les dernières discussions ont été menées tambour battant et l'incertitude a régné toute la semaine. Alors que Doris Leuthard et sa délégation économique de haut rang menaient la visite officielle, les négociateurs travaillaient d'arrache-pied pour lever les ultimes obstacles. Il restait cinq points encore ouverts.
Des économies complémentaires
L'étude conjointe amène la conclusion que les économies de la Suisse et de la Chine sont complémentaires et qu'un accord améliorerait le cadre de leur coopération économique. Il s'agit d'ouvrir leurs marchés respectifs et de réduire les obstacles au commerce.
Marchandises, services, investissements, propriété intellectuelle entre autres: les négociateurs visent un accord à large portée. Ce type de démarche entre deux pays implique chances et risques pour les deux parties, avec souvent des concessions à négocier. "Nos lignes rouges ont été respectées", a affirmé Doris Leuthard.
La présidente de la Confédération et ministre de l'Economie ne craint pas de résistances au Parlement, a-t-elle dit. "La phase préparatoire a été très transparente et nous avons été plutôt bien soutenus." Parmi les thèmes qui pourraient susciter quelque opposition figurent la question du respect des droits de l'homme ainsi que les problèmes liés à la protection de l'environnement.
Doris Leuthard rappelle que le dialogue sur les droits de l'homme est déjà mené par Micheline Calmy-Rey, cheffe du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle ajoute que les conclusions de cette semaine comportent une référence à ce dialogue, ce qui renforce le poids de la demande d'engagement.
Schneider-Ammann garde le silence
Quant aux préoccupations environnementales, elles sont déjà thématisées dans deux protocoles d'entente. "Ceux-ci fonctionnent bien, la Chine exprime une volonté crédible et non superficielle." "Nous avons reçu un beau cadeau", a encore souligné la présidente de la Confédération, alors que 2010 marque les 60 ans de relations diplomatiques entre les deux pays. Cet anniversaire sera célébré samedi soir lors d'un gala réunissant 400 personnes.
L'entrepreneur et conseiller national (PLR/BE) Johann Schneider-Ammann était aussi du voyage. Il n'a pas donné d'indication sur ses projets quant à une éventuelle candidature au Conseil fédéral, malgré les questions qui lui été adressées durant tout le séjour.
ats/cer