Publié

WikiLeaks prêt à publier d'autres documents

Julian Assange n'entend pas céder aux remontrances du Pentagone.
Julian Assange n'entend pas céder aux remontrances du Pentagone.
Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a déclaré jeudi que son site internet spécialisé dans le renseignement prévoyait toujours la publication d'environ 15'000 nouveaux documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan.

Julian Assange a indiqué que le site se préparait à diffuser ces documents, malgré la demande du Pentagone, la semaine dernière, de rendre les milliers de documents déjà publiés et de ne pas en diffuser d'autres.

"On en est déjà à 7000 documents", a-t-il dit sans révéler la date à laquelle ils seraient publiés. Interrogé sur le fait de savoir si le site internet poursuivrait la publication, il a répondu: "Absolument". "Jusqu'à présent, nous n'avons eu aucune aide, malgré nos demandes répétées, de la part de la Maison Blanche ou du Pentagone", a-t-il ajouté.

Pentagone et Maison Blanche condamnent

Un porte-parole de WikiLeaks en Allemagne, Daniel Schmitt, avait déclaré la semaine dernière que le site souhaitait des contacts avec le Pentagone pour examiner 15'000 documents classés non encore publiés, de manière à "rendre la rédaction des textes telle qu'ils puissent être publiés sans danger". Le Pentagone, qui avait fait état de dangers pour les Afghans cités nommément dans des documents publiés jusqu'ici, a cependant affirmé n'avoir jamais reçu de demande en ce sens de la part de WikiLeaks.

Patrouille matinale de l'armée américain à Saidon Kalacheh, dans la vallée de Arghandab.
Patrouille matinale de l'armée américain à Saidon Kalacheh, dans la vallée de Arghandab.

A Washington, le Pentagone a averti que la diffusion de nouvelles archives secrètes sur le conflit afghan serait "encore plus préjudiciable" que la publication initiale de 76'000 documents par le site internet. "Nous craignons que les documents supplémentaires qu'ils assurent avoir en leur possession posent des risques encore plus grands que ceux qui ont déjà publiés" et qu'ils soient "potentiellement encore plus préjudiciables" à la sécurité nationale, a déclaré le colonel David Lapan. "Nous continuons d'espérer que Wikileaks ne publiera pas ces documents et ne mettra pas d'autres vies en danger", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a pour sa part qualifié de "perturbante" la diffusion de quelque 76'000 documents il y a une dizaine de jours. Ces documents, classifiés, jettent une lumière crue sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations sur les victimes civiles et sur les liens supposés entre le Pakistan et les insurgés. Robert Gibbs a jugé que ces révélations mettent en danger la vie de ceux "qui essayent d'apporter la sécurité et la paix aux Afghans".

Le site WikiLeaks, fondé en 2006 et spécialisé dans le renseignement, a déjà diffusé il y a une dizaine de jours près de 92'000 archives classifiées jetant une lumière crue sur la guerre en Afghanistan, avec des révélations notamment sur les victimes civiles et sur les liens supposés entre le Pakistan et les insurgés.

afp/cab

Publié

WikiLeaks inquiète les ONG

Des organisations de défense des droits de l'Homme ont également demandé au site WikiLeaks d'effacer les noms d'Afghans aidant les forces américaines de ces documents.

"Nous sommes inquiets des possibles répercussions, des possibles dangers, pour les Afghans dont les noms sont apparus dans les documents de WikiLeaks", a déclaré à l'AFP Nader Nadery, président de la Commission indépendante des droits de l'Homme en Afghanistan, signataire d'une lettre adressée au patron de WikiLeaks aux côtés d'Amnesty International, de Campaign for Innocent Victims in Conflict, de l'Open Society Institute et de l'International Crisis Group.

L'organisation de défense de la liberté de presse Reporters sans frontières (RSF) a de son côté regretté jeudi "l'incroyable irresponsabilité" de WikiLeaks, estimant dans une lettre ouverte à Julian Assange, que "divulguer l'identité de centaines de collaborateurs de la coalition en Afghanistan est lourd de danger".