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Un attentat contre l'armée irakienne fait 60 morts

L'hôpital le plus proche du lieu de l'attentat a admis 125 blessés.
L'hôpital le plus proche du lieu de l'attentat a admis 125 blessés.
Près de 60 soldats et recrues ont péri mardi dans un attentat suicide à Bagdad. Cette attaque, la plus sanglante depuis le début de l'année, visait l'armée irakienne, censée être le pivot de la sécurité après le départ des troupes américaines d'Irak dans 16 mois.

L'attentat contre un centre de recrutement de l'armée dans le centre de la capitale irakienne s'est produit au moment où le pays s'enfonce dans la crise politique et en plein ramadan, le mois sacré de jeûne musulman marqué ces dernières années par une recrudescence des violences.

Il rappelle les terribles attaques suicide contre les centres de recrutement en 2006 et 2007 au moment où les insurgés étaient au faîte de leur puissance.

Contrôle électronique et fouille au corps

Des policiers contrôlent les véhicules au centre de Bagdad, après l'attentat sanglant dans un centre de recrutement.
Des policiers contrôlent les véhicules au centre de Bagdad, après l'attentat sanglant dans un centre de recrutement.

La morgue de Bagdad a reçu 59 corps alors que la Cité médicale, l'établissement hospitalier le plus proche du lieu de l'explosion, a admis 125 blessés, ont indiqué des responsables médicaux.

Vers 07H30 (04H30 GMT), un kamikaze a fait détoner sa veste remplie d'explosifs en se mêlant à des conscrits qui attendaient à l'extérieur de l'ancien bâtiment du ministère de la Défense, dans le quartier de Bab al-Mouazam, selon un responsable au ministère de la Défense.

"Je ne comprends pas comment le kamikaze a pu pénétrer car il fallait passer un contrôle électronique et une fouille au corps. Il avait dû se cacher depuis la veille au soir", a affirmé Ahmad Kazem, 19 ans, sorti indemne de l'attaque. Selon lui, mercredi s'achevait une semaine de recrutement et il y avait une grande affluence.

Le bilan le plus lourd depuis le début de l'année

Les recrues étaient rassemblées place Midane à une cinquantaine de mètres du centre de recrutement et tout ce secteur est sous contrôle de l'armée. "Après l'explosion, tout le monde fuyait dans tous les sens et les soldats tiraient en l'air. J'ai vu des gens qui gisaient sur le sol, le corps brûlé ou ensanglanté", a-t-il ajouté.

Ce nouvel attentat est le plus sanglant depuis le 18 juillet, lorsque un kamikaze avait agi de la même façon en se mêlant à des miliciens antiQaïda venus toucher leur paie, tuant au moins 45 personnes à Radwaniya (25 km au sud de Bagdad). C'est le bilan le plus lourd pour un seul attentat depuis le début de l'année.

Les violences ont également frappé ailleurs à Bagdad et au nord-est de la capitale. Le président de la cour d'appel, Kamal Jaber Bandar, a été blessé ainsi que son chauffeur par une bombe placée sur le bord de la route alors qu'ils circulaient en voiture à Yarmouk (ouest), selon la police. A Baladrouz, à 75 km au nord-est de la capitale, trois autres juges ont été blessés également par une bombe, selon la même source.

afp/ant

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Départ des troupes américaines

L'attaque intervient à deux semaines de la fin officielle de la mission de combat de l'armée américaine en Irak.

Les 50'000 militaires américains qui resteront devront avoir quitté le pays à la fin 2011 en vertu d'un accord conclu par les deux pays en novembre 2008.

Mais ce départ programmé des soldats américains suscite l'inquiétude de la haute hiérarchie militaire irakienne.

Le général Babaker Zebari, chef de l'état-major, l'a jugé prématuré en soulignant que son armée, forte de 200'000 hommes, ne serait pas capable d'assurer pleinement sa mission avant 2020.

Toujours pas de gouvernement

L'attentat contre l'armée survient en pleine impasse politique et au lendemain de la rupture des négociations entre les deux principales formations irakiennes.

Le Bloc irakien de l'ex-Premier ministre laïque Iyad Allawi, sorti en tête des législatives du 7 mars, a décidé de rompre ses discussions avec l'Alliance de l'Etat de droit du chef du gouvernement sortant Nouri al-Maliki pour protester contre des propos tenus par ce dernier.

Les Etats-Unis ont multiplié en vain les pressions pour obtenir des dirigeants irakiens qu'ils mettent de côté leurs ambitions et constituent un gouvernement n'excluant aucune tendance, pour éviter le risque d'un retour des violences confessionnelles.