Il intervient en pleine crise politique en Irak, où les principaux partis n'arrivent pas à former un nouveau gouvernement cinq mois après les législatives, et au moment où les violences continuent d'ensanglanter le pays avec encore un attentat contre l'armée mardi qui a fait 59 tués à Bagdad.
"Les derniers éléments ont traversé la frontière (koweïtienne) à 06h00 (05h00 en Suisse). C'est la dernière brigade de combat, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a plus de troupes de combat en Irak", a dit un porte-parole de l'armée américaine, le lieutenant-colonel Eric Bloom.
Les hommes qui ont quitté l'Irak jeudi font partie de la 4e Brigade Stryker de la deuxième division d'infanterie, basée à Abou Ghraïb, un endroit dangereux à l'ouest de Bagdad.
56’000 soldats sur place
"Il faut encore quelques jours pour expédier les équipements et ensuite les derniers soldats (de la base) partiront", a précisé le lieutenant-colonel Bloom.
Il a fallu deux jours de route aux 360 véhicules militaires et à 1200 soldats pour aller au Koweït. Les quelque 4000 autres soldats de la brigade sont partis par avion. Le nombre de soldats américains atteignait 140’000 en janvier 2009, au moment de la prise de fonctions du président Barack Obama.
Désormais, il reste 56 000 soldats américains en Irak qu'ils avaient envahi en 2003 pour renverser l'ex-président Saddam Hussein exécuté en 2006.
Soutien
Cette invasion avait créé le chaos, déclenché une guerre confessionnelle sanglante entre sunnites et chiites et provoqué des vocations djihadistes dans le monde arabe.
Les 6000 soldats restants doivent avoir quitté l'Irak d'ici le 1er septembre, a dit la porte-parole de l'armée à Bagdad, Sarah Baumgardner. Selon le quotidien "New York Times", le département d'Etat devrait lui doubler le nombre d'employés de sociétés privées de sécurité en Irak pour le faire passer à 7000. Ce personnel aura pour mission d'assurer la protection de cinq camps fortifiés.
Au total, il est prévu de laisser en Irak six brigades de 50’000 soldats pour entraîner et conseiller les forces irakiennes dans le cadre de l'"Opération Nouvelle Aurore", nouveau nom de la mission américaine s'achevant fin 2011.
Mille milliards de dollars
"Nous ne mettons pas fin à notre engagement en Irak. Nous allons avoir un important travail à faire. C'est une transition vers quelque chose de différent. Nous sommes engagés à long terme en Irak", a dit le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley.
Le conflit irakien, qui a coûté la vie à 4400 Américains et où les Etats-Unis ont engagé mille milliards de dollars, a eu "un coût élevé", a-t-il souligné. Les sondages montrent qu'une grande majorité de l'opinion publique américaine est lasse d'une décennie de conflit en Irak et en Afghanistan.
"Les forces de sécurité irakiennes sont suffisamment prêtes pour faire face à la menace", a réagi de son côté le porte-parole du gouvernement irakien Ali al-Dabbagh. "Nous devions choisir entre avoir une présence militaire étrangère à long terme sur notre sol ou faire le travail nous-mêmes. Nous avons choisi de faire le travail avec nos propres forces", a-t-il dit.
Avertissement lancé récemment
Pourtant le chef d'état-major irakien, le général Babaker Zebari, a averti le 11 août que le retrait total américain était prématuré, estimant que ses forces ne seraient pas en mesure d'assurer pleinement la sécurité avant 2020. "Les Américains auraient dû attendre que l'armée et la police irakiennes soient une force véritablement loyale", a dit Ali Khalaf, un ingénieur de 30 ans.
ats/cht
Les USA vont doubler le nombre d'agents de sécurité privés
Le département d'Etat américain devrait doubler le nombre d'employés de sociétés privées de sécurité
en Irak pour le faire passer à 7.000 et ainsi remplacer les troupes de combat dont la dernière brigade a quitté le pays jeudi, selon le New York Times.
D'après le quotidien, ce personnel supplémentaire aura pour mission d'assurer la protection de cinq camps fortifiés, dont la sécurité échoyait auparavant aux troupes américaines de combat.
Des responsables ont expliqué au Times sous couvert d'anonymat que ces employés devront prévenir d'éventuelles attaques en utilisant des radars, détecter des engins explosifs disposés sur le bord des routes et piloter des drones -avions sans pilote- de surveillance. Ils pourront également aller au secours de civils en difficulté.
Le quotidien indique que quelque 1.200 postes auparavant occupés par des soldats américains seront désormais tenus par des civils américains ou irakiens. D'autres postes devraient progressivement être supprimés.