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Pakistan: les besoins revus à la hausse

L'ONU chiffre désormais à 20 millions le nombre de victimes, dont 4,6 millions sans abri.
L'ONU chiffre désormais à 20 millions le nombre de victimes, dont 4,6 millions sans abri.
Les organisations humanitaires ont revu jeudi les besoins du Pakistan à la hausse. Les eaux ont atteint le Sindh et le Penjab dans le sud du pays et provoquent un nombre encore plus important de victimes. Pour la Croix-Rouge, les perspectives s'assombrissent.

L'appel lancé par l'ONU il y a dix jours pour le Pakistan,
de 460 millions de dollars, est de loin insuffisant pour couvrir les besoins, a
déclaré jeudi un responsable de l'UNICEF. A lui seul, le Fonds des Nations
Unies pour l'enfance (UNICEF) a décidé de tripler son appel: il a besoin non
pas de 47 millions de dollars, mais de 141 millions, a affirmé le directeur
pour l'Asie de l'agence de l'ONU, Daniel Toole, après avoir survolé les régions
inondées du Penjab et du Sindh.

"En 15 ans, je n'ai jamais vu une catastrophe d'une
telle ampleur", a déclaré par téléphone le représentant de l'UNICEF.
L'appel lancé par l'ONU il y a dix jours avait été préparé pour trois à quatre
millions de victimes.

L'ONU chiffre désormais à 20 millions de nombre de victimes,
dont 4,6 millions sont sans abri. Pour Daniel Toole, 7,5 millions de personnes
sont en état d'extrême détresse, car elles ont tout perdu: elles n'ont pas
d'eau, pas de nourriture, pas d'abris, pas de vêtements. Toutes les agences
humanitaires auront besoin de davantage de fonds, a-t-il dit.

Risques pour les enfants

Près de 3,5 millions d'enfants risquent des maladies mortelles liées à la diarrhée, comme la dysenterie.
Près de 3,5 millions d'enfants risquent des maladies mortelles liées à la diarrhée, comme la dysenterie.

Les conditions sanitaires sont particulièrement
inquiétantes. Les risques sont très élevés pour 3,5 millions d'enfants, selon
l'UNICEF. "Il y a énormément de cas de dysenterie aiguë parmi les enfants.
Les conditions sont réunies pour la propagation des maladies hydriques, malaria
et choléra: eaux stagnantes, forte chaleur", a déclaré le responsable.

Nombre de sinistrés sont livrés à eux-mêmes dans des camps
de fortune ou le long des routes sur des hauteurs. Pire: pour le représentant
de l'UNICEF, les eaux vont stagner pendant des semaines sinon des mois avant de
regagner le cours de l'Indus et empêcher les paysans de replanter leurs champs
dont les cultures ont été balayées. "La récolte est perdue cette année. La
phase d'urgence durera plus longtemps que prévu", a-t-il prévenu.

Sombres perspectives, selon le CICR

Les perspectives sont sombres, a confirmé le chef de la
délégation du CICR au Pakistan, Pascal Cuttat. Davantage de pluies sont
attendues d'ici la fin de la semaine. Si les eaux refluent dans le nord, elles
continuent d'envahir les terres dans le sud du pays, où vivent encore davantage
de gens, a averti le responsable. Les flots arrivent par vagues dans le Sindh
et le Penjab et provoquent le déplacement de centaines de milliers de personnes
supplémentaires.

"Malgré tous nos efforts, nous n'arrivons pas à
subvenir aux besoins d'un nombre toujours croissant de victimes", a
reconnu dans un communiqué le responsable du CICR. Maisons, infrastructures, récoltes
et bétail sont emportés par les eaux dans les régions très peuplées du sud.

Seulement dans le Sindh, les images par satellite montrent
que 40 villes importantes et 2300 villages sont inondés, a précisé
l'organisation. "Il est clair qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle
sans précédent. Avec un mois de mousson supplémentaire devant nous, les
inondations n'ont vraisemblablement pas atteint leur point culminant", a
prévenu le CICR.

La
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
(FICR) a annoncé jeudi qu'elle quadruplait son appel de fonds à 75,8 millions
de francs pour secourir les sinistrés au Pakistan.

Réunion à New York

L'Assemblée générale de l'ONU s'est réunie dans l'après-midi
à New York pour renforcer l'aide aux sinistrés. Le secrétaire général de l'ONU
Ban Ki-moon a évoqué un "un test majeur de la solidarité
internationale".

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton devaient
annoncer une hausse de l'aide américaine de 90 à 150 millions de dollars. Elle
a évoqué ce montant auparavant à la chaîne de télévision pakistanaise Dawn TV.
Dans un communiqué, elle a aussi appelé les Américains à "s'empresser de
venir en aide" aux Pakistanais.

Jusqu'à jeudi, l'ONU a recueilli près de 52 % de son appel
de fonds, soit 240 millions de dollars sur les 460 millions demandés, auxquels
s'ajoutent 46 millions de promesses. Au total, l'aide se monte à 328 millions
plus 243 millions de promesses, soit des engagements de 571 millions.

ats/cht

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Chaîne du Bonheur: 16 millions récoltés

La Journée nationale de solidarité avec les victimes des inondations en Asie mercredi a permis de récolter plus de 13 millions de francs de dons. Si l'on ajoute les 3,1 millions déjà versés, le montant de la collecte s'élève à 16'135'635 francs, a annoncé jeudi la Chaîne du Bonheur. "Je remercie le peuple suisse pour l'énorme élan de solidarité en faveur des victimes des catastrophes en Asie", a relevé la présidente de la Confédération Doris Leuthard.

"La journée nationale de collecte organisée ce mercredi a été un grand succès", s'est félicitée l'organisation caritative. Elle permettra de financer des projets en faveur des victimes des inondations au Pakistan et dans les régions frontalières. De manière générale, les dons effectivement collectés sont toujours supérieurs aux promesses enregistrées pendant les journées de solidarité.

Dans la journée de mercredi, près de 500 bénévoles se sont relayés durant 18 heures pour répondre aux donateurs à l'aide d'une centaine de téléphones répartis entre les principales villes du pays. Les promesses de dons vont de 2,50 francs à un million de francs.

Pour sa part, le Conseil fédéral n'est pas demeuré inactif. "Touché par les terribles inondations qui frappent la population pakistanaise", le gouvernement avait décidé mercredi de répondre à l'appel à l'aide internationale lancé par les autorité du pays en mettant à leur disposition des hélicoptères de type "Alouette III" de l'armée suisse.

Les départements fédéraux des affaires étrangères (DFAE) et de la défense (DDPS) ont été chargés d'établir, dans les meilleurs délais, les besoins liés à cet engagement humanitaire. Il convient de déterminer entre autres le nombre d'hélicoptères nécessaires et dans quelles conditions ils pourront être engagés. Par cette action, la Suisse renforce son aide au Pakistan.