Wyclef Jean et 33 autres candidats potentiels au scrutin attendaient avec appréhension vendredi le verdict des autorités électorales pour savoir s'ils peuvent entrer dans la course à la succession de l'actuel président René Préval.
Critères légaux et fiscaux
Le scrutin pour élire le prochain président d'Haïti, ravagé par le séisme du 12 janvier, est prévu le 28 novembre mais des doutes persistent sur la capacité des autorités à maintenir cette échéance. Annoncée mardi, la publication de la liste définitive des candidats a été reportée au dernier moment à vendredi par le Conseil électoral provisoire (CEP), soupçonné de vouloir écarter certaines candidatures dont celle du chanteur très populaire en Haïti.
Empêché par la Constitution de solliciter un nouveau mandat, René Préval n'a pas réussi à imposer à sa formation politique INITE (UNITE en créole) son ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, finalement soutenu par un autre parti.
Des rumeurs accusent le pouvoir de chercher à évincer Wyclef Jean, l'un des candidats les plus populaires, pour non-respect de certains critères légaux et des questions relatives au fisc américain.
Entrevue avec René Préval
Jeudi, le chanteur a été reçu par René Préval. Rien n'a filtré de l'entretien, si ce n'est une photo des deux hommes se serrant la main tout sourire, diffusée par le chanteur sur le site de microblogs Twitter.
Et pour Me Joël Petit-Homme, l'un des avocats de la star, "aucune influence politique ne devrait empêcher Wyclef Jean de briguer la présidence d'Haïti". "Nous avons prouvé que Wyclef Jean possédait une résidence en Haïti, où il est en plus actionnaire majoritaire d'une chaîne de télévision. Ses déclarations fiscales aux Etats-Unis ne peuvent pas être traitées en Haïti", a-t-il ajouté.
Dans l'entourage du chanteur on évoque des menaces de mort et de persécutions qui contraignent l'ex-membre des Fugees à rester reclus dans son fief de Croix-des-Bouquets, au nord de la capitale.
afp/cer