Les techniciens ont commencé à charger la première des quelque 165 barres de combustible dans le réacteur de la centrale, a annoncé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
L'opération a été menée sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le vice-président Ali Akbar Salehi, chef du programme nucléaire iranien, et Sergueï Kirienko, chef de l'agence nucléaire russe Rosatom, qui a dirigé la construction de la centrale, étaient présents.
"Symbole de résistance"
"En dépit de toutes les pressions, sanctions et difficultés imposées par les pays occidentaux, le démarrage de la centrale de Bouchehr illustre la poursuite du programme nucléaire pacifique de l'Iran. C'est un symbole de la résistance de la nation iranienne et de sa détermination à atteindre ses objectifs", a affirmé le vice-président iranien.
Tout en soulignant "le droit à l'énergie nucléaire pacifique" de l'Iran, le chef russe a lui relevé le caractère "international" de la centrale, "placée sous le contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)" et à l'équipement de laquelle ont participé "plus de dix pays pays, incluant des pays européens et asiatiques", qu'il n'a pas nommés.
Soupçonnée de dissimuler des objectifs militaires, et notamment pour son refus de renoncer à l'enrichissement d'uranium, la République islamique est sous le coup de six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions.
Fonctionnelle dans deux mois
L'opération devrait prendre une quinzaine de jours avant le démarrage du réacteur. Il faudra ensuite environ deux mois pour que le réacteur atteigne 50% de sa puissance et que la centrale de 1000 Mgw puisse être raccordée au réseau électrique fin octobre ou début novembre, selon l'OIEA.
Téhéran affirme vouloir produire à terme 20'000 MW d'électricité d'origine nucléaire. "Nous comptons utiliser la centrale de Bouchehr 40 ans. Supposons que nous achetons du combustible durant dix ans à la Russie. Qu'allons-nous faire pour les années suivantes?", a demandé Ali Akbar Salehi pour justifier la poursuite de l'enrichissement d'uranium par l'Iran.
ats/afp/bri
Sous l'oeil de Moscou
Pour obtenir de l'ONU que Bouchehr échappe à l'embargo international contre tout transfert d'équipements ou technologies nucléaires vers l'Iran, la Russie s'est engagée à fournir le combustible nécessaire à la centrale mais également à le récupérer après usage pour réduire les risques de dissémination du plutonium contenu dans les déchets.
Bouchehr "est totalement protégée de tout risque de prolifération", a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, avait assuré vendredi que la centrale de Bouchehr serait utilisée uniquement à des fins civiles et cela est "garanti à 100%".
La centrale va demeurer plusieurs années sous le contrôle conjoint de techniciens russes et iraniens.
Une construction entamée sous le Shah
L'entrée en activité de cette centrale intervient 35 ans après le début des travaux, lancés par l'Allemagne à l'époque du Shah.
La construction avait été interrompue par la révolution islamique de 1979 et la guerre contre l'Irak.
Le projet avait été repris par la Russie en 1995.