Jimmy Carter et son entourage ont été accueillis à l'aéroport de Pyongyang par le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères chargé du dossier nucléaire Kim Kye-Gwan, selon KCNA. L'ancien président s'est ensuite entretenu avec le numéro deux du régime communiste Kim Yong-Nam, président du présidium de l'Assemblée populaire suprême de Corée du Nord, a précisé l'agence en qualifiant cette rencontre de "cordiale".
Selon la chaîne d'informations sud-coréenne YTN, Jimmy Carter est accompagné de son épouse et du président du Centre Carter, John Hardman. Et d'après le journal sud-coréen, l'ancien président américain pourrait quitter Pyongyang jeudi en compagnie d'Aijalon Mahli Gomes qui avait été emprisonné au début de l'année pour être entré illégalement en Corée du Nord depuis la Chine.
La Maison Blanche ne commente pas
La Corée du Nord et les Etats-Unis n'entretiennent pas de relations diplomatiques et cette visite à but humanitaire intervient dans un contexte de fortes tensions dans la péninsule coréenne. Plusieurs médias américains ont rapporté que l'ex-président démocrate américain (1977-1981), aujourd'hui âgé de 86 ans, allait tenter d'obtenir la libération du prisonnier américain.
La Maison Blanche avait refusé de commenter "quoi que ce soit qui pourrait avoir des conséquences négatives sur une mission humanitaire qui serait en train de se dérouler". "Nous pensons que Aijalon Mahli Gomes devrait être libéré, c'est très clair. Il y aura plus d'informations à ce propos à l'avenir", avait ajouté son porte-parole, Bill Burton.
Les Etats-Unis ont fait part à plusieurs reprises de leur préoccupation concernant la santé d'Aijalon Mahli Gomes, condamné à huit ans de travaux forcés et à une amende de 700'000 dollars par le régime de Pyongyang pour avoir traversé illégalement la frontière nord-coréenne en provenance de Chine.
Cet ancien professeur d'anglais connu pour sa foi chrétienne avait été arrêté en janvier et condamné en avril. Il avait franchi la frontière nord-coréenne un mois après le missionnaire américain Robert Park, qui avait traversé une rivière gelée le jour de Noël, et dont il aurait pu vouloir suivre l'exemple. Robert Park a été libéré en février sans avoir à subir de procès.
afp/dk
Les missions Carter et Clinton
Jimmy Carter avait effectué un voyage sans précédent en Corée du Nord en 1994, au moment où les Etats-Unis étaient proches de la guerre avec le régime communiste de Pyongyang en raison de son programme nucléaire.
L'ancien président avait alors réussi à apaiser les tensions avec le dirigeant nord-coréen Kim Il-sung.
L'an dernier, un autre ancien président américain, Bill Clinton, s'était rendu en Corée du Nord et avait permis la libération de deux journalistes américaines qui avaient également été arrêtées après avoir franchi illégalement la frontière.