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Mission réussie pour Jimmy Carter à Pyongyang

Jimmy Carter, tout sourire, a réussi à ramener au pays Aijalon Mahli Gomes (à droite).
Jimmy Carter, tout sourire, a réussi à ramener au pays Aijalon Mahli Gomes (à droite).
Jimmy Carter a quitté la Corée du Nord vendredi avec un Américain emprisonné dont il a obtenu la libération. Autre signe d'ouverture: Pyongyang a assuré l'ancien président américain de sa volonté de reprendre les négociations sur son désarmement nucléaire.

La mission humanitaire de Jimmy Carter en Corée du Nord est un succès. L'ancien président américain est rentré vendredi aux Etats-Unis en provenance de Pyongyang en compagnie du compatriote emprisonné dont il a obtenu la libération.

Arrivé mercredi dans la capitale nord-coréenne en mission humanitaire pour tenter d'obtenir la libération d'Aijalon Mahli Gomes, condamné à huit ans de travaux forcés par le régime communiste de Pyongyang pour avoir traversé illégalement la frontière nord-coréenne en provenance de Chine. Cet ancien professeur d'anglais, âgé de 30 ans et connu pour sa foi chrétienne, avait été arrêté en janvier et condamné en avril.

A Washington, où le bureau de Jimmy Carter a confirmé ces informations, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley s'est félicité de cette libération. "Nous apprécions l'effort humanitaire de l'ancien président Carter et nous nous félicitons de la décision de la Corée du nord d'octroyer à Gomes une amnistie spéciale et de lui permettre de retourner aux Etats-Unis", a ajouté le porte-parole dans un communiqué.

Les Etats-Unis avaient fait part à plusieurs reprises de leur préoccupation concernant la santé de leur ressortissant Aijalon Mahli Gomes. Il avait franchi la frontière nord-coréenne un mois après le missionnaire américain Robert Park, qui avait traversé une rivière gelée le jour de Noël, et dont il aurait pu vouloir suivre l'exemple. Robert Park a été libéré en février sans avoir à subir de procès.

Déblocage sur le nucléaire?

Par ailleurs, la Corée du Nord a exprimé à Jimmy Carter sa volonté de reprendre les négociations à Six sur son programme nucléaire, a annoncé vendredi de son côté l'agence officielle nord-coréenne KCNA. Le numéro deux du régime communiste, Kim Yong-Nam, a exprimé la volonté d'une "reprise des négociations à Six" et d'une dénucléarisation de la péninsule, a précisé KCNA après la visite à Pyongyang de l'ancien président américain.

L'agence Chine Nouvelle a rapporté de son côté que "Carter s'est entretenu avec le vice-ministre des Affaires étrangères (chargé du dossier du nucléaire) Kim Kye-Gwan environ cinq minutes à l'aéroport avant de quitter le pays". La Corée du Nord avait suspendu depuis 2009 les pourparlers sur son programme nucléaire. Ces discussions entre six pays, hébergées par Pékin, allié de Pyongyang, achoppaient sur les modalités de vérification du démantèlement du programme nucléaire nord-coréen.

Kim Jong-Il en Chine

Ces développements interviennent alors que les médias sud-coréens font état d'une visite depuis jeudi en Chine du chef de l'Etat nord-coréen, Kim Jong-Il. Selon la chaîne sud-coréene YTN, Kim poursuivait vendredi sa visite dans le nord-est du pays. Parti dans la matinée de Jilin, où il a passé la nuit, pour Changchun, il devrait y rencontrer des responsables chinois et visiter des installations industrielles.

La visite du dirigeant nord-coréen, apparemment accompagné de son fils cadet et probable successeur Kim Jong-Un, selon l'agence sud-coréenne Yonhap, intervient alors que les spéculations sur sa succession s'accélèrent. Selon des analystes, Kim Jong-Il pourrait être en Chine pour obtenir non seulement la bénédiction des dirigeants chinois sur le nom de son successeur mais également pour s'assurer une aide économique vitale pour le pays.

afp/dk

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Les missions Carter et Clinton

La Corée du Nord et les Etats-Unis n'entretiennent pas de relations diplomatiques et cette visite à but humanitaire a eu lieu dans un contexte de fortes tensions dans la péninsule coréenne.

Jimmy Carter avait effectué un voyage sans précédent en Corée du Nord en 1994, au moment où les Etats-Unis étaient proches de la guerre avec le régime de Pyongyang en raison de son programme nucléaire.

L'ancien président avait alors réussi à apaiser les tensions avec le dirigeant nord-coréen Kim Il-Sung.

L'an dernier, un autre ancien président américain, Bill Clinton, s'était rendu en Corée du Nord et avait permis la libération de deux journalistes américaines qui avaient également été arrêtées après avoir franchi illégalement la frontière.