Le rassemblement des "Tea Party", des groupes
ultra-conservateurs aux accents populistes, avait pour cadre le Lincoln
Memorial, au coeur de la capitale, où le leader du mouvement pour les droits
des Noirs avait prononcé son discours "Je fais un rêve" le 28 août
1963.
Dans un discours aux accents religieux, l'organisateur de la
manifestation, l'animateur de radio Glenn Beck a affirmé que les Etats-Unis
étaient "à la croisée des chemins" et invité les Américains à revenir
à "la foi, l'espoir et la charité".
"Aujourd'hui, nous devons décider: Qui sommes-nous? En
quoi croyons-nous? Nous devons avancer ou périr. Je choisis d'avancer",
a-t-il lancé. Glenn Beck a affirmé que la manifestation réunissait entre 300’000
et 500’000 personnes, mais selon une estimation basée sur des photos aériennes
pour la chaîne CBS News les manifestants était au nombre de 87’000.
Accusation de racisme
La coïncidence de dates a provoqué la colère de la
communauté noire, qui soupçonne les partisans des Tea Party,
quasi-exclusivement blancs, de racisme à leur endroit.
Ce mouvement, qui a pris
de l'ampleur depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Barack Obama, accuse le
président de vouloir faire des Etats-Unis un pays socialiste et s'est opposé
frontalement à sa réforme de l'assurance maladie entrée en vigueur en début
d'année. Le rassemblement a commencé par le serment d'allégeance au
drapeau et l'hymne national.
Les leaders noirs, dont le révérend Al Sharpton, défenseur
des droits civiques, ont tenu un rassemblement parallèle et accusé Glenn Beck
de trahir le message d'égalité entre les races de Martin Luther King. "Les
gens qui critiquent nos manifestations, tentent maintenant de manifester à leur
tour", a affirmé Sharpton. "Ils ont peut-être l'avenue mais nous
avons le message. Ils ont peut-être la tribune, mais nous avons le rêve",
a-t-il ajouté.
Glenn Beck, qui dans ses émissions sur la chaîne de
télévision Fox, voue aux gémonies la notion de "justice sociale" et
qui a accusé le président Barack Obama de racisme anti-blancs, a assuré que la
coïncidence de date avec l'anniversaire du discours de Martin Luther King était
purement fortuite.
Avec Sarah Palin
L'ancienne candidate républicaine à la vice-présidence Sarah
Palin, égérie des ultras-conservateurs, a pris la parole en assurant sentir
souffler "l'esprit de Martin Luther King". Accueillie aux cris de
"USA! USA! USA!", Sarah Palin, à qui beaucoup prêtent l'intention de
se présenter à la présidentielle de 2012 contre Barack Obama, a rendu un long
hommage aux troupes américaines en mission à l'étranger.
A la demande des organisateurs, aucune banderole politique
n'émergeait de la foule. Mais les tee-shirts résumaient l'humeur du moment avec
des slogans comme "Liberté", "Vous avez des principes?", ou
"Rendez-nous l'Amérique".
afp/cht/bkel
Un mouvement inspiré des révoltés de 1773
Ultra-libéraux, les membres des Tea Party sont sans pitié pour les déficits du gouvernement fédéral creusés selon eux pour faire face à la crise économique et sauver les banques.
Le mouvement s'inspire des révoltés de 1773 mécontents des impôts de l'Empire britannique sur le thé.
A deux mois des élections législatives de mi-mandat, le mouvement est parvenu à perturber le déroulement des élections primaires au sein du parti républicain, en éliminant des candidats sortants jugés trop centristes ou en forçant certains élus - comme l'ancien candidat républicain à la présidentielle John McCain - à "droitiser" leur discours.