Le ministre a reconnu devant des journalistes qu'il avait écrit, alors qu'il était député et trésorier du parti présidentiel UMP (droite) un courrier en ce sens à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, en mars 2007.
"Ce courrier vous l'avez vu, j'étais député, j'ai fait comme un simple député, c'est d'une grande banalité tout ça", a répondu le ministre, pressé de questions sur l'affaire.
A la question de savoir s'il pouvait confirmer l'existence de cette lettre, le ministre s'est quelque peu emporté. "Je n'ai jamais dit qu'elle n'avait pas existé, qu'est-ce que c'est que cette histoire ?", a lancé le proche du président Sarkozy, très affaibli avant de défendre la semaine prochaine au Parlement la cruciale réforme des retraites.
Démenti jusqu'ici
Selon L'hebdomadaire L'Express, la police a saisi une lettre de mars 2007 dans laquelle Eric Woerth demande à Nicolas Sarkozy de faire en sorte que Patrice de Maistre obtienne la Légion d'honneur pour services rendus à l'UMP.
Le ministre a toujours démenti être intervenu en faveur de Patrice de Maistre. Mais l'avocat du ministre a ouvert la porte mardi à un changement dans sa position. S'il n'a pas "porté" le dossier d'attribution de la Légion d'honneur, la distinction française la plus prestigieuse, il y a peut-être donné "un avis positif", a déclaré Me Jean-Yves Le Borgne.
afp/cht
Légion d’honneur en 2007
Patrice de Maistre a été fait chevalier de la Légion d'honneur dans le cadre de la promotion du 14 juillet 2007 et a reçu sa décoration début 2008 des mains d'Eric Woerth.
Patrice de Maistre était à la fois l'homme de confiance de la milliardaire, à qui il conseillait de faire des dons légaux à l'UMP et l'employeur de l'épouse d'Eric Woerth. Ce dernier était à l'époque le trésorier de l'UMP, une fonction qu'il cumulera à partir de juin 2007 avec celle de ministre du Budget.
Ce cocktail de fonctions et de relations a amené la presse et l'opposition à dénoncer une situation de conflit d'intérêts, d'autant que l'ancienne comptable de Liliane Bettencourt a accusé Eric Woerth d'avoir aussi collecté illégalement des fonds auprès de la milliardaire pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy.
Lors de son audition par les policiers de la Brigade financière, le 29 juillet, le ministre avait récusé les soupçons de conflit d'intérêts.