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L'Allemagne pas encore prête à sortir du nucléaire

Greenpeace avait déjà condamné l'attitude d'Angela Merkel sur le nucléaire.
Greenpeace avait déjà condamné l'attitude d'Angela Merkel sur le nucléaire.
Les centrales nucléaires allemandes devraient en moyenne voir leur durée de vie prolongée de 12 ans, a annoncé le ministre de l'Environnement, Norbert Röttgen, dans la nuit de dimanche à lundi. L'Allemagne avait pourtant signé une convention en 2000 pour sortir du nucléaire en 2021.

L'accord entre les partenaires de la coalition conservatrice-libérale (CDU/FDP) de la chancelière Angela Merkel a été trouvé à l'issue d'une réunion de près de 12 heures à la chancellerie sur ce thème. Les centrales les plus anciennes vont obtenir un sursis de huit ans, selon les plans dévoilés par le ministre tandis que les plus récentes verront leur durée de vie prolongée de 14 ans.

L'accord prévoit également que les groupes énergétiques qui exploitent ces centrales dépensent une partie des gains supplémentaires qu'ils vont du coup obtenir dans le développement des énergies renouvelables. Selon Norbert Röttgen, trois milliards d'euros par an devraient ainsi être consacrés aux énergies renouvelables. "Nous avons ensemble trouvé un chemin qui fait avancer l'Allemagne", s'est félicité le ministre de l'Economie, Rainer Brüderle.

Un recul par rapport au plan

Les associations de protection de l'environnement ont immédiatement critiqué cet accord, en particulier Greenpeace, ainsi que les Verts alors qu'une majorité d'Allemands sont contre l'énergie nucléaire.

Angela Merkel s'était prononcée fin août pour une prolongation de 10 à 15 ans de la durée des vie des centrales nucléaires. Mais des divergences étaient apparues dans sa coalition, les ministres impliqués dans le dossier s'écharpant sur le sursis à accorder à ces centrales. La réunion à la chancellerie visait donc avant tout à remettre de l'ordre dans les rangs de la coalition.

La fermeture progressive des 17 centrales nucléaires allemandes avait été programmée pour 2021 par la coalition formée des sociaux-démocrates et des Verts au pouvoir de 1998 à 2005. Mais l'actuel gouvernement avait annoncé dans son programme électoral vouloir envisager de repousser cette date.

afp/ther

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Vienne deçue

L'Autriche, par la voix de son ministre de l'Environnement, a critiqué la décision de l'Allemagne de prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires, estimant qu'il s'agissait "d'un coup dur pour la politique de développement des énergies renouvelables".

La décision du gouvernement allemand est "décevante", a déclaré le ministre dans un communiqué. Ainsi, "l'Allemagne se facilite la tâche par rapport à ses obligations en matière de réduction d'émissions de CO2", a-t-il ajouté. "En aucun cas, l'énergie atomique ne saurait être une réponse aux problèmes du changement climatique et une solution durable pour réduire les émissions de CO2", a-t-il martelé.