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Mineurs chiliens: une deuxième foreuse en marche

Une nouvelle foreuse a commencé à creuser un deuxième puits pour atteindre les 33 mineurs bloqués à 700 mètres sous terre au Chili depuis un mois. Il s'agit d'un "plan B" alternatif à celui mis en marche lundi dernier. Les hommes piégés ont eux le moral en berne, même s'ils ont pu discuter directement avec leurs proches.

Une nouvelle foreuse, appelée T-130, a commencé à percer une galerie verticale parallèle à celle que creuse la "Strata-950" dans le cadre du "plan A" depuis lundi dernier. Dimanche cette dernière avait atteint les 67 mètres de forage sur les 702 qui séparent les mineurs de la superficie, a indiqué le ministre des mines, Laurence Golborne.

Celui-ci a aussi affirmé que les mineurs pourraient être extraits de la mine au début du mois de décembre ou, selon un "pronostic plus optimiste, début novembre". La T-130 doit élargir un conduit déjà existant pour atteindre un atelier à 620 mètres de profondeur que les mineurs pourraient rejoindre. Cette opération devrait durer trois mois.

Les 33 mineurs, 32 chiliens et un bolivien, sont coincés dans une mine d'or et de cuivre San José, dans le désert d'Atacama, depuis un éboulement le 5 août dernier. Le premier contact avec eux a été établi 17 jours après.

Aussi un "plan C"

Une première foreuse est en place depuis une semaine. [KEYSTONE - Martin Mejia]
Une première foreuse est en place depuis une semaine. [KEYSTONE - Martin Mejia]

Selon un document des équipes de secours, un troisième plan, le "plan C", prévoit de perforer en deux mois un conduit de 597 mètres jusqu'à une rampe à l'intérieur de la mine que pourraient atteindre les 33 hommes.

Cette troisième galerie devrait être creusée par une sonde pétrolière, capable d'aller jusqu'à 2000 mètres de profondeur, mais qui a besoin pour être installée d'une surface de 100 mètres de long sur 80 mètres de large.

Dans les trois cas les mineurs seraient hissés jusqu'à la superficie dans une cage de 2 à 2,5 mètres de long et de 55 à 60 centimètres de diamètre en 20 à 30 minutes. Selon les techniciens il existe des "risques inhérents aux caractéristiques du massif rocheux" mais avec les trois options en cours on peut avoir "une raisonnable certitude de succès".

Premier dialogue direct

Les mineurs et leurs familles ont par ailleurs pu se voir en simultané pour la première fois via un circuit de télévision et ont dialogué pendant cinq minutes, a-t-il ajouté. Jusqu'à samedi, le contact visuel ne se faisait que dans un sens, les familles pouvant voir les mineurs sans que ceux-ci les voient, et les conversations ne duraient qu'une minute.

Malgré le tout, le moral des captifs n'est pas des meilleurs. Ils sont "en colère, car la fatigue commence à se faire sentir. Cela fait déjà beaucoup de jours", a déclaré le frère d'un des mineurs coincés. Ils se plaignent notamment que le gouvernement "n'envoie pas les lettres" de leurs proches. Ce dont les autorités se défendent. "Il y a des problèmes d'espace, ce n'est pas un bureau de poste, la communication est destinée à soutenir les tâches de secours, ce n'est pas une fin en soi. Des familles nous ont donné des paquets de 40 lettres", a justifié le psychologue en chef des secours.

afp/boi

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Cérémonie un mois après l'éboulement

Des proches des mineurs ont chanté, klaxonné et pleuré dimanche à l'heure exacte à laquelle, il y a un mois, s'est produit l'éboulement qui a pris au piège les 33 miraculés.

"Allez, allez les mineurs, ce soir, nous allons vous sortir de là...", ont entonné les familles, avant de grimper en haut d'une colline avec le ministre des Mines Laurence Golborne pour planter 32 drapeaux chiliens et un drapeau bolivien en hommage aux 33 mineurs, parmi lesquels se trouve un Bolivien.

"Après un mois, nous nous souvenons de chacun de nos 32 mineurs et du Bolivien que nous allons devoir désormais adopter", a déclaré le ministre avant de lire à haute voix les noms de chacun des miraculés, salué à chaque fois par un "Viva" de la foule.

Certains proches des mineurs ont fondu en larmes et d'autres se sont énervés contre des photographes. "Foutez le camp!", a lancé une femme en pleurs aux photographes qui l'entouraient.

Le ministre l'a alors enlacée puis a demandé à la police d'éloigner les journalistes. "Un peu de respect, s'il vous plaît", leur a-t-il lancé.