"Une cause unique n'est pas à l'origine de la tragédie du puits Macondo. C'est plutôt une série d'erreurs impliquant plusieurs parties qui a conduit à l'explosion et à l'incendie ayant provoqué la mort de 11 personnes et une pollution majeure" dans le golfe du Mexique en avril, a affirmé BP dans une enquête interne publiée mercredi.
Les décisions "prises par plusieurs compagnies et équipes de travail" sont en cause, impliquant de nombreux facteurs humains et techniques, insiste BP dans un communiqué.
Cette enquête interne, menée par le chef de la sécurité de BP Mark Bly, est considérée comme un élément essentiel de la future stratégie de défense de la compagnie face aux poursuites engagées contre la compagnie aux Etats-Unis.
Transocean et Halliburton
Dans son analyse, le géant pétrolier évite toutefois d'évoquer, contrairement à certaines attentes, les erreurs qui pourraient lui être plus particulièrement imputées. Elle se reproche d'avoir "accepté de manière incorrecte" les tests de pression qui avaient été effectués sur le puits, mais souligne que le groupe Transocean a commis la même négligence.
La plateforme exploitée par BP appartenait à ce groupe, leader mondial du forage pétrolier en haute mer, dont le siège est en Suisse. BP met aussi nommément en cause la société américaine de services pétroliers Halliburton, qui a notamment participé à la cimentation initiale du puits, qui s'est avérée défectueuse.
"De nombreuses parties, dont BP, Halliburton et Transocean, étaient impliquées", a résumé le patron de BP Tony Hayward, qui doit quitter son poste le 1er octobre.
Des négligences de BP
Plusieurs élus américains ont particulièrement critiqué BP, l'accusant d'avoir négligé la sécurité pour faire des économies et désactivé par exemple certains systèmes d'alerte sur la plateforme Deepwater Horizon.
La compagnie britannique a annoncé la semaine dernière que la marée noire lui avait déjà coûté 8 milliards de dollars, y compris en indemnités aux riverains, mais le groupe a provisionné une somme totale de 32 milliards de dollars dans ses comptes. Selon la presse britannique, il prévoit désormais de vendre pour 40 milliards de dollars d'actifs afin de faire face aux conséquences financières de la catastrophe écologique.
agences/boi
Une autre enquête menée par les USA
Une autre enquête en cours est menée par les autorités américaines.
Elle vise également à déterminer pourquoi le bloc obturateur du puits, ou valve de sécurité, n'a pas joué son rôle et empêché l'écoulement de quelque 4,9 millions de barils de pétrole.
Cette investigation est menée à la fois sur le plan civil et sur le plan pénal.
Mais aucun calendrier n'a été fixé quant à la possible mise en cause judiciaire du groupe BP, avait assuré le mois dernier le ministre de la Justice Eric Holder.
Celui-ci a aussi rappelé à plusieurs reprises que le géant britannique n'était pas le seul à être impliqué dans cette affaire.
L'Etat de l'Alabama (sud) a quant à lui porté plainte en août contre BP, Transocean et d'autres sociétés impliquées dans la gestion de la plate-forme.