L'explosion a été causée par "un kamikaze qui a pénétré
sur le marché central à bord d'une automobile Volga 3102", a déclaré le
président de la république d'Ossétie du Nord, Taïmouraz Mamsourov, cité par
l'agence Interfax. Un corps décapité, probablement celui du kamikaze, a été
trouvé dans l'épave du véhicule.
La déflagration intervenue peu avant la mi-journée a
provoqué un carnage sur ce marché très fréquenté. La charge explosive
équivalait à 30 ou 40 kg
de TNT, disent les enquêteurs. Le kamikaze avait mis au point un engin rempli
de boulons, de billes et de barres de métal. Une enquête pour "acte de
terrorisme" a été ouverte. Le bilan est passé de 15 à 16 tués après qu'un
enfant d'un an et demi eut succombé à ses blessures.
Des "salauds"
Des blessés et des corps ont été évacués sur des chariots du
marché au milieu d'innombrables débris, a constaté une journaliste de l'AFP.
Des flaques de sang et des cadavres lacérés étaient aussi visibles sur les
lieux du drame. Des véhicules garés ont été réduits à l'état d'épaves et des
vitrines de bâtiments proches du marché ont été pulvérisées par l'explosion.
"Nous ferons absolument tout pour capturer ces
monstres, ces salauds qui ont commis cet acte de terrorisme, cet acte de
terrorisme barbare, contre des civils", a réagi le président Dmitri
Medvedev, cité par l'agence RIA Novosti.
"Trois personnes soupçonnées d'avoir participé à cet
acte terroriste ont été arrêtées. Pour le moment, je ne peux donner que cette
information", a à cet égard annoncé, quelques heures plus tard, Alexandre
Bortnikov, le chef du FSB (les services russes de sécurité). Cet acte vise à
"semer la haine parmi nos citoyens", a de son côté déclaré le Premier
ministre russe, Vladimir Poutine, cité par l'agence Interfax.
Condamnation par les Etats-Unis
"Les Etats-Unis condamnent avec force l'attentat
terroriste à la bombe qui s'est produit aujourd'hui à Vladikavkaz, en Ossétie
du Nord", a réagi de son côté le président américain Barack Obama dans un
communiqué.
Peu après l'attentat, le président russe a ordonné à son
représentant spécial pour le Caucase du Nord, Alexandre Khloponine, de se
rendre d'urgence à Vladikavkaz.
ats/bri/bkel
La rébellion islamiste du Caucase russe
L'Ossétie du Nord est la seule république du Caucase russe dont la majorité de la population est chrétienne. Elle intègre le Caucase du Nord, qui souffre d'une rébellion islamiste meurtrière. Sa capitale est Vladikavkaz.
Le Caucase du Nord est en proie à une rébellion islamiste meurtrière qui trouve son origine dans les deux guerres ayant ravagé la Tchétchénie depuis la chute de l'URSS. Les attaques y sont quotidiennes et visent généralement les représentants des autorités et de la police.
Des dizaines de milliers de soldats russes sont positionnés dans les républiques du Caucase depuis la fin officielle au printemps 2009 de l'opération "antiterroriste" en Tchétchénie, nom donné à la deuxième guerre menée depuis 1999 dans cette petite république. En outre, Moscou tente, en vain, de susciter un essor économique dans la région.
En raison de l'instabilité persistante dans la région, l'armée russe a annoncé lundi un renforcement de la sécurité de ses troupes, au lendemain d'un attentat suicide qui a tué quatre soldats au Daguestan. Mardi, des explosifs entreposés dans une centrale hydroélectrique ont été découverts à temps au Daguestan.
L'Ossétie du Nord est moins touchée par les violences que d'autres républiques de la région, comme la Tchétchénie et le Daguestan. En septembre 2004, elle avait été le théâtre de la sanglante prise d'otages de l'école de Beslan, qui avait fait plus de 330 morts dont 186 enfants.