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Joseph Deiss sur le "perchoir du monde"

Joseph Deiss va "présider le monde" durant une année
Joseph Deiss va "présider le monde" durant une année
Joseph Deiss est devenu mardi le président de la 65e Assemblée générale de l'ONU à New York. Dans son discours d'intronisation, il a placé son mandat d'une année sous le signe de la "gouvernance mondiale" et promis de s'engager pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Pour l'ex-conseiller fédéral, la coopération internationale n'est pas un vain mot. "Alors que nous nous réunissons (...), le monde se relève lentement de la crise économique et financière (...) La réponse de la communauté internationale à la crise nous montre que le multilatéralisme compte", a-t-il déclaré en présence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon.

Parmi ses priorités, M. Deiss a cité la "réalisation" des OMD en dépit de la crise économique. Ces objectifs, fixés en 2000, prévoient notamment la diminution de moitié d'ici 2015 de la faim et de la pauvreté dans le monde.

"Obligation de résultats"

"Toutes les populations touchées par la pauvreté, menacées par la guerre, par le réchauffement climatique ou par les catastrophes naturelles, sont en droit d'attendre de nous que nos délibérations et nos actions viennent soulager leur souffrance et leur peine, a-t-il dit. "Nous avons une obligation de résultats", a-t-il lancé.

Durant son mandat, le Fribourgeois entend également promouvoir le développement durable et lutter contre le changement climatique. Il veut aussi "faire avancer de manière décisive" les réformes internes à l'ONU, notamment celle du Conseil de sécurité.

Son prédécesseur, le Libyen Ali Treki, avait affiché sa déception lundi de quitter son poste sans avoir pu faire progresser ce dossier. Le fonctionnement du Conseil des droits de l'homme, créé il y a cinq ans à Genève, sera également examiné durant la présidence de M. Deiss.

Efficacité et écoute

"Il n'y a pas de sujet qui touche à l'homme et à notre planète qui puisse être étranger à nos débats", a affirmé l'ancien professeur d'université, paraphrasant l'auteur latin Térence. A ses yeux, l'Assemblée générale doit être "le lieu prééminent du débat global". Mais elle est "trop souvent" vue comme un organe "impuissant", "simple moulin à paroles" sans retombées concrètes, a-t-il regretté, exhortant les 192 pays membres à dépasser les intérêts nationaux et à oeuvrer pour le bien-être commun.

"Cela demande que nous sachions nous écouter, les uns les autres", a-t-il souligné, en offrant sa "disponibilité pour que nous puissions agir en bonne harmonie".

La semaine prochaine, de lundi à mercredi,Joseph Deiss présidera un sommet consacré aux Objectifs du Millénaire.

Le jeudi, il ouvrira le débat général annuel, auquel doivent participer plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement, dont la présidente de la Confédération Doris Leuthard.

ats/lan

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Fierté fribourgeoise

Joseph Deiss, 64 ans, connaît bien les Nations unies.

C'est lui qui avait mené la campagne en faveur de l'adhésion de la Suisse à l'ONU en mars 2002.

Il avait assisté, au côté du président de la Confédération Kaspar Villiger, à l'entrée de la Suisse dans le "club" en septembre de la même année.

Présent à New York, le président du gouvernement fribourgeois Beat Vonlanthen a rappelé cet engagement, saluant la "vision", l'"audace" et la "réussite" de l'ancien ministre des affaires étrangères.

Il a également souligné les qualités de "bâtisseur de ponts", de meneur et de négociateur de M. Deiss, qui lui seront d'une grande utilité dans sa nouvelle fonction.

Signe de la fierté des Fribourgeois à voir l'un des leurs accéder au perchoir du monde, deux autres conseillers d'Etat, Erwin Jutzet et Georges Godel, ainsi que la présidente du Grand Conseil Solange Berset ont fait le déplacement à New York.