"Carla une vie secrète" de Besma Lahouri et "Carla et les ambitieux" d'Yves Derai et Michaël Darmon sont aux antipodes l'un de l'autre. Autant le second donne un image plutôt flatteuse de Carla Bruni-Sarkozy, autant le premier suscite la polémique dans l'Hexagone, car il lance de sérieuses piques à l'épouse du président.
"Tigresse", "Don Juane" ou "amazone"
"Carla une vie secrète" est qualifié de biographie non autorisée puisque l'auteur n'a pu rencontrer Carla Bruni-Sarkozy, sort mercredi en France. L'ancien mannequin est décrit par des "ex" ou des proches comme une "tigresse" ou une "Don Juane" qui vivait comme une "amazone". Son ami-photographe et papparazi Pascal Rostain estime qu'elle est surtout "fleur bleue" et un collaborateur de l'Elysée voit en elle une "anti-Lady Diana".
Besma Lahouri, l'auteure de l'ouvrage, a souhaité comprendre "le rôle de Carla Bruni aux côtés de son mari". "C'est une enquête journalistique et 80% des personnes que j'ai interrogées sont nommément citées", a-t-elle expliqué. Elle a rencontré des dizaines de ses proches, des photographes de mode aux stylistes, en passant par des parlementaires français. Elle évoque aussi le recours de Carla Bruni à la chirurgie esthétique et à ses praticiens.
Un mari et une cour d'ex
Besma Lahouri a en outre indiqué qu'un conseiller de Nicolas Sarkozy, Pierre Charon, avait tenté de la dissuader de poursuivre ses investigations pour publier le livre et elle a aussi fait état de certaines obstructions de l'entourage de Carla Bruni-Sarkozy. "J'avais un rendez-vous calé avec la mère de Carla, la veille, elle l'a annulé en me disant que sa fille lui avait ordonné de ne pas me rencontrer", a-t-elle souligné.
Selon son éditeur Flammarion, "il s'agit d'une enquête sans connivence, ni parti pris", et l'ouvrage a été longuement soumis à ses avocats afin d'éviter tout ennui judiciaire. Il n'en reste pas moins que le ton est souvent acerbe: "Le plus étonnant chez cette riche héritière italienne débarquée en France à sept ans, "c'est son narcissisme, sa stratégie de conquête et d'ascension. C'est une femme volcanique et coléreuse qui a réussi à dompter son caractère, et qui a besoin d'une cour autour d'elle", résume Besma Lahouri.
L'auteure évoque aussi comment Nicolas Sarkozy se trouve au milieu d'une cour ultra-médiatisée et comprenant beaucoup d'ex: le président "doit composer tous les jours avec cette encombrante tribu, dont Raphaël Enthoven, le père du fils de Carla, mais aussi des acteurs, chanteurs, avocats, patrons, hommes de presse ou de la scène politique", relève la journaliste.
Un second livre commandé par l'Elysée?
L'autre livre, "Carla et les ambitieux" (éditions du Moment) d'Yves Derai (journaliste et éditeur indépendant) et de Michaël Darmon (journaliste à France 2), limite son propos à la vie de Carla comme épouse du président. L'ancienne top-modèle, toujours chanteuse et désormais actrice dans le dernier film de Woody Allen, se raconte et parle longuement de sa vie auprès de Nicolas Sarkozy qu'elle a épousé en février 2008.
Ces dernières semaines, des rumeurs, démenties par les auteurs, affirmaient que cet ouvrage (autorisé et donnant largement la parole à Carla Bruni-Sarkozy) avait été purement et simplement commandé par l'Elysée comme un contre-feu à la sortie peut-être plus embarrassante, du livre de Besma Lahouri.
Avant-même la sortie de ces deux livres, des journaux britanniques ont commencé à en faire leurs choux gras. "Les secrets de Carla Bruni: le livre qui secoue la France", titrait samedi en Une le Times de Londres sous une grande photo de l'épouse du président. "Fidèle en amitié et inconstante en amour", peut-on lire dans les pages intérieures du très sérieux quotidien.
agences/boi
Woody Allen défend la Première dame
Le réalisateur américain Woody Allen a pris la défense de Carla Bruni-Sarkozy après les rumeurs autour du tournage de son dernier film avec la Première dame cet été à Paris.
Lors du festival international du film de Toronto, Woody Allen s'est déclaré choqué par les informations selon lesquelles Carla Bruni-Sarkozy était pénible sur le plateau de sa dernière comédie "Midnight in Paris", ou qu'il avait engagé une autre actrice pour refilmer les scènes ou encore qu'elle avait été coupée au montage.
"Elle n'a posé aucun problème", a assuré Woody Allen. "J'étais ravi de son travail". Quant aux rumeurs des scènes coupées au montage, le réalisateur de "Annie Hall" a affirmé que c'était "100% faux".
"Elle est dans le film. Tout ce qu'elle a tourné a été gardé. Je l'adore. Elle est formidable". "Elle a un petit rôle, mais c'est un rôle honorable", a-t-il ajouté.
Dans ce film, Carla Bruni-Sarkozy joue une guide du musée Rodin.
Evoquant la visite du président Nicolas Sarkozy sur le plateau, Woody Allen a raconté qu'il était venu "une fois. Nous lui avons donné des écouteurs pour qu'il l'entende. Il était ravi et a déclaré que sa femme était une actrice naturelle. Elle est super". "Nous avons passé un bon moment", a conclu le réalisateur américain.
Les Français soutiennent plutôt l'ex-chanteuse
Plus d'un Français sur deux (54%) dit avoir une bonne opinion de l'épouse de Carla Bruni-Sarkozy, contre 27% qui ont une opinion négative. Dix-neuf pour cent des sondés ne se prononcent pas dans ce sondage réalisé pour "Le Nouvel observateur" auprès de 962 personnes.
Par ailleurs, 61% des Français pensent que la Première dame n'a pas d'influence sur la politique menée par Nicolas Sarkozy. Ils sont 17% à considérer qu'elle a une influence "plutôt positive" et 10% à dire que cette influence est "plutôt négative".
Un total de 71% des sondés estiment en outre qu'elle véhicule une bonne image de la France à l'étranger, contre 23% qui pensent le contraire et 6% qui ne se prononcent pas.
Enfin, 63% des Français considèrent que Carla Sarkozy est un atout pour son mari, contre 28% qui pensent le contraire.