Ces militaires disposent d'avions de reconnaissance Atlantique 2 (ATL2) et Mirage F1-CR, selon une source proche du dossier à Paris. Mais il ne s'agit pas de militaires armés pour lancer une opération, le but étant "de détecter les émissions radio et tout signe électro-magnétique pour tenter de localiser les preneurs d'otages", a-t-elle déclaré.
Aucune revendication
Les otages seraient désormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert, adossée à l'Algérie, selon différentes sources dans la région. "Mais il faut savoir que les ravisseurs" d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), soupçonnés d'avoir enlevé les cinq Français, un Togolais et un Malgache à Arlit au Niger, "bougent beaucoup avec leurs otages", commente un militaire malien proche du dossier. La France "fera tout pour retrouver ses otages", avait déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement français Luc Chatel.
La France n'avait reçu lundi en milieu de journée aucune revendication ou preuve de vie des sept otages, a de plus indiqué le ministère français des Affaires étrangères en jugeant à nouveau "hautement probable" une responsabilité du groupe Aqmi dans ce rapt.
Action de l'armée mauritanienne
Les recherches sont effectuées en parallèle à une intervention de l'armée mauritanienne contre des unités d'Aqmi au Mali, dans la région de Tombouctou (nord), près de la frontière mauritanienne. "La situation militaire et sécuritaire sur le terrain où notre armée traque les terroristes armés est maîtrisée", a affirmé lundi une source militaire haut placée.
L'armée mauritanienne avait entamé vendredi une opération militaire contre Aqmi dans cette région de Tombouctou. Selon un bilan officiel mauritanien publié samedi, les combats avait fait 12 morts et un nombre indéterminé de blessés dans le camp d'Aqmi, six morts et huit blessés dans les rangs de l'armée.
Dimanche, l'armée mauritanienne a fait intervenir un avion pour bombarder une colonne de véhicules qui, selon elle, transportaient des "terroristes". Mais des témoins au Mali ont affirmé que des civils avaient été tués (deux femmes) et blessés (quatre hommes) lors de ce bombardement. Une source sécuritaire malienne a parlé de "bavure", ce qu'a catégoriquement démenti Nouakchott, reconnaissant la mort d'une femme, "épouse d'un terroriste".
Polémique entre le Niger et Areva
La Mauritanie ne fait aucun lien entre l'affaire des sept otages enlevés à Arlit sur un site d'extraction d'uranium du groupe français Areva et son offensive au Mali voisin, assurant s'être engagée dans ces affrontements pour "anticiper" des actions d'Aqmi.
Par ailleurs, la polémique entre le Niger et le groupe Areva sur la sécurité à Arlit se poursuivait lundi. Un porte-parole d'Areva a affirmé n'avoir jamais "refusé" une aide de Niamey, mais a reconnu qu'il y avait "sans doute eu un ensemble de complicités, de défaillances", lors de la prise d'otages. Dimanche, le porte-parole du gouvernement nigérien avait affirmé qu'Areva avait choisi "il y a deux mois" de confier la sécurité de son personnel à Arlit à "des agents privés pas armés" plutôt qu'à l'armée nigérienne.
agences/cer
Menace terroriste en France "réelle"
Le ministre de l'Intérieur a confirmé lundi que la menace terroriste en France était "réelle", alors qu'une enquête a été ouverte concernant la possibilité d'un attentat suicide à Paris et que les services de renseignements évoquent "une menace imminente".
"La menace est réelle, notre vigilance est renforcée", a déclaré lundi le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, rappelant que le plan de sécurité Vigipirate restait activé au niveau rouge, dernier cran avant le niveau écarlate, déclenché en cas de risque d'attentat imminent. Selon une source proche du ministère de l'Intérieur, la menace est jugée accrue depuis jeudi matin.
Cette annonce intervient alors que cinq Français, un Togolais et un Malgache ont été enlevés jeudi à Arlit, dans le nord du Niger, par un groupe d'hommes armés, un enlèvement attribué par les autorités françaises à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
L'inquiétude se fonde "sur la base d'un renseignement venu d'un pays ami avec lequel la France travaille très régulièrement", selon lequel Aqmi "ferait peser une menace imminente d'attentat sur le territoire national", a précisé la source de sécurité. Le parquet antiterroriste de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "vérifier" un renseignement sur une femme soupçonnée de vouloir mener un attentat suicide dans la capitale.