Publié

Woerth-Bettencourt: "Le Monde" contre l'Elysée

Gerard Davet avait dénoncé le coup de pouce d'Eric Woerth pour l'embauche de son épouse chez L'Oréal,
Gérard Davet avait dénoncé le coup de pouce d'Eric Woerth pour l'embauche de son épouse chez L'Oréal.
Le journal français "Le Monde" a annoncé lundi avoir déposé plainte contre X auprès du parquet de Paris. Cette plainte vise l'enquête menée par les services de renseignement pour identifier une de ses sources dans l'affaire Woerth-Bettencourt.

La directrice de la rédaction, Sylvie Kauffmann, a toutefois refusé de dire quels délits précis le journal visait dans cette plainte.

"Le Monde" se trouve face à un obstacle juridique. Si elle confirme le principe du secret des sources des journalistes, la loi promulguée en janvier 2010 sur le sujet ne crée pas un délit pour sa violation et ne prévoit pas de peine.

La plainte est rédigée au nom du président du directoire, Eric Fottorino, et de Gérard Davet, auteur des articles dont les services de police et de contre-espionnage ont recherché les sources, dit "Le Monde" sur son site internet.

Le journal se dit victime de la "violation de plusieurs articles du code pénal, qui résultent essentiellement de l'irrégularité des conditions dans lesquelles les services de police ont procédé à la vérification d'appels téléphoniques pour identifier les sources du Monde".

Les services secrets admettent partiellement

La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) reconnaît avoir enquêté pour identifier la source d'un article publié mi-juillet et faisant état d'une déposition de Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt.

Patrice de Maistre déclarait à la police s'être vu suggérer par Eric Woerth, actuel ministre du Travail, l'embauche de son épouse en 2007.

La DCRI nie avoir enquêté directement sur le journal ou ses reporters et assure ne s'être intéressée qu'à ce qu'elle voit comme la source du "Monde", David Sénat, un magistrat qui était en poste au cabinet de la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, et a été contraint de quitter ces fonctions.

Ce dernier aurait été suspecté, selon le directeur général de la police, Frédéric Péchenard, uniquement parce qu'il était déjà en délicatesse avec son ministère du fait de sa possible implication dans deux autres affaires.

Frédéric Péchenard assure avoir consulté une personnalité de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), une instance administrative indépendante, pour procéder à l'examen du relevé des communications téléphoniques de David Sénat. La CNCIS a démenti cette version.

afp/reuters/jeh

Publié