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Niger: Aqmi revendique l'enlèvement de Français

Le groupe français Areva avait été prévenu par le Niger de risques d'enlèvement sur ses employés du site d'Arlit (ici en 2005).
Le groupe français Areva avait été prévenu par le Niger de risques d'enlèvement sur ses employés du site d'Arlit (ici en 2005).
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué l'enlèvement de Français au Niger, a indiqué mardi soir la chaîne de télévision Al-Jazira sur son site internet.

"Al-Qaïda au Maghreb islamique a revendiqué l'enlèvement de cinq français au Niger il y a quelques jours", a indiqué la chaîne du Qatar dans une information urgente sur son site internet. L'information est en cours de vérification par Paris.

Aqmi a ensuite indiqué qu'il allait faire des demandes à Paris à propos de ses ressortissants, dans un message audio de son porte-parole diffusé mardi soir par la chaîne.

Accusations, revendications et nouvelles menaces

"Nous mettons également en garde (le gouvernement français) contre toute autre stupidité", a ajouté le porte-parole en allusion à une opération militaire, alors que l'armée française est engagée dans une large opération de recherche au Niger.

Le 22 juillet, un raid militaire mené conjointement au Mali par des forces mauritaniennes et françaises avait conduit à la destruction d'une base d'Aqmi et la mort de sept militants. L'opération était destinée à libérer l'otage français de 78 ans Michel Germaneau, dont l'exécution avait été annoncée le 25 juillet.

Al-Jazira précise que l'opération a été menée par un groupe conduit par l'Algérien Abelhamid Abou Zeid. Cet islamiste algérien dirige au Mali le groupe d'Aqmi considéré comme responsable de l'assassinat en 2009 de l'otage britannique Edwin Dyer et de la mort de l'otage français Michel Germaneau en juillet.

Les sept otages, dont un cadre d'Areva et son épouse, tous deux Français, ainsi que cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de son sous-traitant Satom, filiale du groupe Vinci, ont été enlevés à leurs domiciles à Arlit dans la nuit du 15 au 16 septembre.

La Mauritanie également en ligne de mire

Les otages seraient désormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du désert, adossée à l'Algérie, selon différentes sources dans la région. Une polémique s'est engagée depuis entre les autorités nigériennes et le groupe nucléaire français, sur les conditions de sécurité qui entouraient les expatriés à Arlit (voir encadré). Ces derniers seraient sains et saufs, selon le gouvernement nigérien.

L'agence en ligne mauritanienne Nouakchott informations (privée) a publié lundi soir un communiqué de la branche maghrébine d'Al-Qaïda, qui n'évoque pas les enlèvements mais menace la Mauritanie de représailles après une opération de son armée dans le nord au Mali, de vendredi à dimanche. Ce message n'a pu être authentifié dans l'immédiat.

Mais Nouakchott Informations n'avait pas été démentie après la publication d'un précédent communiqué d'Aqmi revendiquant une tentative d'attentat suicide en août contre une caserne en Mauritanie. Aqmi accuse l'armée mauritanienne d'avoir tué deux femmes et blessé un homme, des civils selon elle, et d'avoir menti en affirmant que l'une des femmes tuées était l'épouse d'un terroriste.

Branle-bas antiterroriste à Paris

Le président français Nicolas Sarkozy a réuni mardi après-midi un Conseil de défense portant sur les questions de terrorisme, cinq jours après l'enlèvement des cinq Français et alors que les services de renseignements évoquent une "menace imminente d'attentat" en France.

Le Premier ministre François Fillon et le ministre de la Défense Hervé Morin participent à ce Conseil de défense restreint qui porte selon leurs entourages sur les questions de menaces terroristes et d'otages.

Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux n'assiste pas à cette réunion car il est parti en déplacement au Mali pour les cérémonies du 50e anniversaire de l'indépendance de ce pays. Il devrait selon ses proches s'entretenir à cette occasion avec le président malien Amadou Toumani Touré des otages enlevés au Niger.

La présidence française a rappelé avoir demandé, fin juillet, aux pays du Sahel des "mesures draconiennes" pour protéger ses ressortissants, alors que Niamey accuse Areva d'avoir refusé de confier à l'armée nigérienne la sécurité de son personnel, ce que le groupe nucléaire français dément.

Washington à la rescousse?

La France a par ailleurs demandé l'assistance de l'armée américaine pour tenter de localiser les cinq Français, ont indiqué mardi deux responsables américains. Ces responsables ont toutefois refusé de donner le moindre détail sur l'assistance militaire offerte à l'armée française par les Etats-Unis, qui pourrait selon les experts aller de l'imagerie satellite à l'envoi de drones.

afp/jeh

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Areva était prévenu

Le groupe nucléaire français Areva a confirmé mardi avoir reçu des autorités nigériennes une lettre datée du 1er septembre, faisant état de menaces d'enlèvement dans la région d'Arlit, où sept expatriés français et africains ont été pris en otage jeudi.

Dans ce courrier adressé aux dirigeants nigériens d'Areva, le préfet d'Arlit, le capitaine Seydou Oumanou, soulignait que la "situation sécuritaire" dans la région où se trouvent les mines exploitées par Areva est "en train de se dégrader, particulièrement dans le département d'Arlit".

Il évoquait un incident armé le 23 août dans la région entre une "colonne de 8 Toyota" transportant un Pour contrer cette menace, il annonçait son intention de lancer une "action de grande envergure" afin de "débusquer et mettre hors d'état de nuire toutes les personnes ou groupes de personnes qui mettent en péril la sécurité des personnes et de leurs biens".

Il demandait dans cette optique aux dirigeants d'Areva d'apporter leurs "contributions en moyens matériels et financiers, nécessaires pour la concrétisation de ces opérations qui doivent mobiliser l'ensemble des unités de la région."

Interrogé sur les mesures prises après réception de cette lettre, le directeur de la communication d'Areva, Jacques-Emmanuel Saulnier, a indiqué que le groupe avait alors dépêché sur place son directeur adjoint pour la sécurité, le général Patrick Champenois.

Celui-ci a rencontré le chef d'état-major des armées nigériennes, le chef d'état-major de l'armée de terre et le ministre de la Défense le 8 septembre, puis le préfet d'Arlit le 10 septembre.