Publié

Obama s'engage à la création de la Palestine

Barack Obama s'est voulu très optimiste dans le calendrier qui doit mener à la paix au Proche-Orient.
Barack Obama s'est voulu très optimiste dans le calendrier qui doit mener à la paix au Proche-Orient.
Juste après un nouveau scandale provoqué par Mahmoud Ahmadinejad, Barack Obama s'est mis en première ligne jeudi devant les Nations unies à New York pour défendre la paix au Proche-Orient. Il a parié sur la création d'un Etat palestinien d'ici à un an.

Le discours du président américain n'est pas novateur sur le fond, mais qu'il soit prononcé dans un cadre aussi solennel lui donne un poids supplémentaire et constitue une prise de risque non négligeable pour le président des Etats-Unis, étant donné la complexité d'un dossier qui a épuisé des générations de diplomates.

Devant ses pairs, le dirigeant a appelé les principaux protagonistes de la région à puiser dans la tradition de tolérance du judaïsme, du christianisme et de l'islam pour élaborer un traité de paix. "Si nous faisons cela, quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions avoir un accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies: un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël", a déclaré le président.

Etape cruciale

L'appel de Barack Obama arrive à un moment crucial des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens, qui ont repris début septembre sous le parrainage de la Maison Blanche. Barack Obama a admis que dans les deux camps, ceux qui sont opposés à la paix vont tenter de les faire échouer, et a noté que nombreux sont ceux qui pensent qu'un règlement est impossible.

"S'il n'y a pas d'accord, les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité que confère un Etat", a-t-il lancé. "Davantage de sang sera versé. Cette Terre Sainte restera un symbole de nos désaccords et non de notre humanité commune". Dans ce cas, "les Israéliens ne connaîtront jamais la certitude et le sens de la sécurité que vous donnent des voisins souverains et stables qui se sont engagés à vivre ensemble", a-t-il dit, soulignant qu'il faudrait alors sans doute attendre qu'une génération passe avant d'espérer négocier à nouveau.

Le président américain a aussi exhorté les pays arabes à en faire plus pour soutenir le nouveau processus. "Ceux qui ont apposé leur signature sur l'initiative arabe de paix devraient saisir cette occasion pour en faire une réalité en appliquant la normalisation que le document promet à Israël", a indiqué Barack Obama, en allusion au plan saoudien soutenu par la Ligue arabe qui prévoit notamment un retour aux frontières de 1967 en échange de la paix.

Joseph Deiss a pu discuter quelques minutes avec Barack Obama à l'issue de la session de l'ONU.
Joseph Deiss a pu discuter quelques minutes avec Barack Obama à l'issue de la session de l'ONU.

"Cesser de détruire Israël"

"Ceux qui sont impatients de voir la naissance d'un Etat palestinien indépendant devraient cesser de détruire Israël", a-t-il encore dit, dans une critique évidente de pays comme la Syrie et l'Iran. Les négociations sont d'autant plus fragiles que la question de la reprise ou non de la colonisation israélienne en Cisjordanie n'est pas encore tranchée. Barack Obama a rappelé jeudi la position des Etats-Unis: "nous pensons que le moratoire devrait être prolongé".

Les Palestiniens ont fait de sa reconduction une condition indispensable à la poursuite des négociations, et leur président Mahmoud Abbas a favorablement accueilli jeudi les déclarations du dirigeant américain. "Nous saluons le discours du président Obama sur le gel de la colonisation, et son espoir de voir l'établissement d'un Etat palestinien l'année prochaine", a déclaré Mahmoud Abbas.

Colonies: Israël serait prêt à un compromis

Un haut responsable israélien cité par la radio publique a jugé le discours "équilibré" et estimé que Barack Obama n'avait pas fait siennes les exigences palestiniennes sur la prolongation du gel des constructions. Un autre responsable a déclaré qu'Israël est prêt à parvenir à un "compromis agréé par toutes les parties" concernant un gel de la construction dans les implantations de Cisjordanie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu "déploie des efforts intensifs pour parvenir à un tel compromis avant l'expiration du moratoire le 26 septembre", a-t-il ajouté.

Le principal groupe de défense des colons israéliens de Cisjordanie a en revanche dénoncé l'appel du président à poursuivre le moratoire, affirmant que Barack Obama avait "cédé aux menaces des Palestiniens".

afp/ps

Publié

Nouvelle frasque d'Ahmadinejad

A la tribune des Nations unies, Mahmoud Ahmadinejad a repris à son compte la théorie du complot à propos des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, provoquant la sortie des délégations américaine et européennes.

Le chef de l'Etat iranien a dit qu'il n'y avait que les dirigeants américains pour croire que les détournements d'avion à l'origine des attentats visant les tours du World Trade Center à New York et le Pentagone étaient le fait d'un groupe extrémiste. Une autre théorie, a-t-il poursuivi, veut que "certains éléments au sein du gouvernement américain aient orchestré les attentats pour renverser le déclin de l'économie des Etats-Unis et de son emprise sur le Proche-Orient, et ce pour sauver le régime sioniste".

Barack Obama a jugé ces propos "absolument outrageants et offensants - particulièrement dans la ville où les attentats du 11 septembre ont eu lieu", a rapporté un porte-parole de la Maison Blanche. Mais dans son discours à la tribune (lire ci-contre), il n'a pas fait référence aux déclarations du président iranien et a laissé la porte ouverte à des négociations avec l'Iran sur le nucléaire.

Leuthard veut une ONU "dynamique"

Doris Leuthard a appelé l'assemblée générale à faire de l'ONU "une organisation dynamique" et non pas "un monument historique immuable". Ses membres doivent veiller à ce que la légitimité de l'ONU ne soit pas victime d'un "manque d'efficacité", a indiqué la présidente de la Confédération, qui s'exprimait devant le président de l'Assemblée, l'ancien conseiller fédéral Joseph Deiss.

"Dans certaines situations l'ONU semble mal équipée et hésitante à agir. La force que confère l'universalité devient un fardeau lorsque nous, membres, sommes divisés", a déclaré Doris Leuthard. La ministre de l'Economie. a rappelé que chaque membre de l'organisation devait pouvoir "mettre les intérêts nationaux au second plan" afin que des solutions puissent être trouvées "dans l'intérêt de tous".

Des actions "d'envergure mondiale" doivent être prises. Notamment de "définir au plus vite des objectifs contraignants visant la réduction des émissions de CO2" ainsi qu'une mise en oeuvre "rapide et complète" des Objectifs du millénaire pour le développement. Mais pour obtenir des résultats, chacun doit "prendre ses responsabilités et commencer par faire le ménage dans sa propre maison", a insisté l'Argovienne.