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Retraites: Paris fermement accrochée à sa réforme

La pancarte d'un manifestant lors de la manifestation du 23 septembre à Marseille.
La pancarte d'un manifestant lors de la manifestation du 23 septembre à Marseille.
Le Premier ministre français François Fillon a opposé vendredi un "non ferme et tranquille" aux manifestants qui étaient la veille au moins un million à réclamer une refonte de la réforme des retraites un peu partout en France. Les syndicats ont appelé à de nouvelles manifestations en octobre.

"Non, avec le président de la République, nous ne retirerons pas ce projet de réforme parce qu'il est nécessaire et raisonnable", a déclaré François Fillon, refusant de revenir sur le report de l'âge légal de 60 à 62 ans, coeur de cette réforme-clé de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.

"Nous ne renoncerons pas à l'augmentation de la durée d'activité, parce que si par malheur nous le faisions, alors nos régimes de retraites s'écrouleraient sous le poids des déficits", a-t-il affirmé devant des parlementaires et des membres de son gouvernement. Le Premier ministre français a revendiqué un "non ferme et tranquille" opposé "sans aucun mépris" aux manifestants, soutenus par l'opposition de gauche.

Nouvelles protestations le 2 et le 12 octobre

En fin de matinée, les principales centrales syndicales françaises ont annoncé de nouvelles actions en octobre. L'intersyndicale a appelé à des rassemblements à travers le pays le 2 octobre, tour de chauffe avant une "nouvelle journée massive" de grève et de manifestations le 12 octobre. Ils estiment encore possible de faire reculer le gouvernement, alors que le projet de loi, déjà voté par l'Assemblée nationale, doit être examiné à partir du 5 octobre au Sénat.

A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy a dit sa détermination à mener au bout son impopulaire réforme des retraites, présentée comme le chantier emblématique de la fin de son mandat. Après une série de scandales ayant fragilisé le gouvernement, il compte sur cette réforme pour se relancer avant la présidentielle de 2012.

Le gouvernement considère que faire travailler les Français plus longtemps, à l'instar de leurs voisins européens, est la meilleure option pour répondre à des besoins de financement évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030. Le président Sarkozy, qui avait déjà concédé quelques aménagements après les manifestations du 7 septembre, pourrait à nouveau faire un geste, en faveur des handicapés, des femmes, dont les carrières sont le plus souvent irrégulières, ou des chômeurs âgés.

afp/mej

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Entre un et trois millions de manifestants

Jeudi, pour la deuxième journée d'action en un peu plus de deux semaines contre le projet de réforme des retraites, entre un million de personnes selon la police et 2,9 à 3 millions selon les deux principales centrales syndicales CFDT et CGT, ont défilé dans les rues de France.

Les syndicats ont estimé avoir atteint leur objectif, qui était de faire aussi bien ou mieux que lors de la précédente journée d'action le 7 septembre, quand entre un million et 2,7 millions de personnes étaient descendues dans la rue.

Au contraire, s'appuyant sur le taux moins élevé de grévistes dans la Fonction publique, le gouvernement a dit constater une "décélération".

Ségolène Royal s'en mêle

Vendredi matin, la socialiste Ségolène Royal a déclaré que la bataille des chiffres sur la mobilisation lui faisait "penser à Louis XVI dans son palais qui fermait ses volets pour ne pas entendre le peuple gronder", évoquant le souverain guillotiné lors de la Révolution française.

Elle a déploré une "forme de mépris" à l'égard des citoyens venus exprimer leur colère et leurs inquiétudes.