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P-O: les USA s'activent pour trouver un compromis

09 25 proche orient reuters
Il y a dix jours, Hillary Clinton rencontrait Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas pour tenter de faire avancer le processus de paix.
Les efforts se poursuivaient samedi pour tenter d'arracher un compromis entre Israéliens et Palestiniens, à quelques heures de la fin du gel de la colonisation juive en Cisjordanie qui pourrait briser le fragile dialogue de paix récemment relancé.

Les Etats-Unis exercent de fortes pressions, exhortant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas à "faire tous les efforts possibles" pour empêcher les négociations de s'interrompre.

Tout se joue à New York

L'incertitude entourait samedi matin la tenue d'une rencontre entre le président palestinien Mahmoud Abbas et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, après un entretien d'une vingtaine de minutes vendredi soir qui n'avait rien apporté de nouveau, selon Mahmoud Abbas. Il n'y a pas de rencontre "prévue à ce stade", a indiqué Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat.

09 25 abbas reuters [REUTERS - � Chip East / Reuters]
09 25 abbas reuters [REUTERS - � Chip East / Reuters]

A l'inverse, dans l'entourage du président palestinien on indiquait dans la matinée qu'une rencontre devait avoir lieu après le discours que Mahmoud Abbas a prononcé devant l'assemblée générale des Nations unies dans la journée.

Le président de l'Autorité palestinienne a déclaré samedi devant l'ONU qu'Israël devait choisir entre la paix et les colonies, à la veille de l'expiration du moratoire sur la colonisation qui pourrait faire capoter les négociations de paix (lire ci-contre).

De son côté, Benjamin Netanyahu a demandé à son ministre de la Défense, Ehud Barak, un modéré au sein du gouvernement de droite, de prolonger sa visite à New York pour participer aux efforts en vue d'un arrangement.

Après l'appel de Barack Obama

Afin de sauver les négociations de paix, la communauté internationale - le président Barack Obama en tête - a expressément demandé à Benjamin Netanyahu de prolonger le moratoire sur la construction dans les implantations juives de Cisjordanie décrété il y a dix mois et qui arrive à échéance dimanche.

Parallèlement, les Américains ont pressé les Palestiniens de "ne pas utiliser la menace de quitter" les négociations. Washington a proposé une prolongation de trois mois du moratoire, le temps de parvenir à une entente sur les frontières, formule que soutiennent les négociateurs palestiniens, selon des sources palestiniennes.

Israël, par la voix d'un haut responsable gouvernemental, s'est dit vendredi "disposé à parvenir à un compromis agréé par toutes les parties" tout en soulignant qu'"il ne saurait y avoir zéro construction" dans les colonies. Soumis aux pressions des ultra-nationalistes de sa coalition gouvernementale et du lobby des colons, Benjamin Netanyahu a plus ou moins exclu de prolonger le moratoire au-delà de la date prévue.

Les colonies juives, pierre d'achoppement

Toutefois, à New York, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il ne se contenterait pas d'une "solution partielle", d'un compromis qui ne garantirait pas un "arrêt total" de la colonisation.

Le chef de l'Autorité palestinienne a reçu le soutien de la Ligue arabe, pour laquelle la prolongation du moratoire est "une obligation". "S'ils (les Israéliens) continuent à éroder l'intégrité territoriale de la terre palestinienne, à changer la composition démographique de ces territoires et leur caractère géographique, pourquoi perdons-nous notre temps?", a affirmé le secrétaire-général de la Ligue, Amr Moussa, en référence aux colonies.

Les colons juifs de Cisjordanie ont vivement dénoncé l'appel du président Obama à une prolongation du moratoire, l'accusant "d'avoir cédé aux menaces des Palestiniens". Et ils ont promis que, dès dimanche à minuit, ils lanceraient une série d'appels d'offres pour une relance à grande échelle de la construction.

Annoncé le 25 novembre 2009 pour une durée de dix mois, le moratoire porte sur les implantations de Cisjordanie occupée, où vivent 300.000 colons israéliens mais pas sur les milliers de chantiers déjà engagés, ni sur la construction de bâtiments publics (écoles, synagogues, bains rituels etc.), ni sur Jérusalem-Est annexée.

afp/hof

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Le discours de Mahmoud Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu'Israël devait choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation samedi devant l'ONU, à la veille de l'expiration d'un moratoire qui pourrait faire capoter les négociations de paix.

"Israël doit choisir entre la paix et la poursuite de la colonisation", a souligné Mahmoud Abbas devant l'assemblée générale de l'ONU, selon une copie en anglais de son discours, traduit de l'arabe.

"C'est le résultat d'une mentalité d'expansion et de domination, qui continue d'avoir la mainmise sur l'idéologie et les actes politiques d'Israël, l'occupant", a dit Mahmoud Abbas, ajoutant dans une envolée plus lyrique que les Palestiniens souhaitaient toujours la paix: "nos mains blessées sont encore capables de tendre une branche d'olivier, qui vient de ces arbres que l'occupation déracine chaque jour".

Le moratoire sur les constructions juives doit prendre fin le 26 septembre à minuit et les Palestiniens comme les Etats-Unis réclament sa prolongation au gouvernement israélien. Le président américain, Barack Obama, a fortement insisté sur ce point à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU jeudi.

Les Etats-Unis font "tout leur possible"

Les Etats-Unis font "tout leur possible" pour que se poursuivent les négociations de paix israélo-palestiniennes, a déclaré samedi un porte-parole du département d'Etat, après la menace palestinienne de se retirer faute d'extension du moratoire sur la colonisation israélienne.

"Nous faisons tout notre possible pour que les parties poursuivent les discussions directes", a déclaré le porte-parole, Philip Crowley, dans un message sur son compte Twitter.

Le message a été envoyé au moment où l'émissaire américain pour le Proche-Orient s'entretenait avec le président palestinien Mahmoud Abbas dans un hôtel proche des Nations unies.