On sait peu de chose de Kim Jong-Un, si ce n'est qu'il est le troisième fils de Kim Jong-Il, qu'il a fait des études en Suisse et qu'il parlerait l'anglais et l'allemand.
Outre Kim Jong-Un, 27 ans, nommé général quatre étoiles, la soeur du dirigeant nord-coréen, Kim Kyoung-Hui, s'est vu attribuer les mêmes titre et rang, a précisé KCNA. Un proche de la famille, Choe Ryong-Hae, soutien du clan depuis longtemps, a également été nommé général quatre étoiles.
En vue de la succession de Kim Jong-Il?
La promotion Kim Jong-Un intervient quelques heures avant le début d'une réunion exceptionnelle à Pyongyang des dirigeants du parti au pouvoir, la plus importante depuis 30 ans, sans doute destinée à préparer la succession de Kim Jong-Il, même si aucune allusion officielle n'a été faite à ce sujet jusqu'ici.
La conférence du Parti des Travailleurs, qui débute mardi, était initialement prévue pour début septembre. Les raisons de son report restent mystérieuses, comme beaucoup de choses concernant ce pays communiste, l'un des plus secrets et reclus de la planète.
Un défilé militaire d'une ampleur inédite
Pour l'occasion, Pyongyang a préparé le défilé militaire le plus important de son histoire, selon des sources nord-coréennes citées par l'agence sud-coréenne Yonhap. La dernière réunion des responsables du parti remonte à 1980 et avait été organisée pour confirmer Kim Jong-Il comme successeur de son père Kim Il-Sung, premier président du pays, mort en 1994.
Kim Jong-Il, aujourd'hui âgé de 68 ans, a été victime d'une attaque cérébrale il y a deux ans. Depuis, il a apparemment accéléré les préparatifs pour assurer que le pouvoir suprême reste au mains de la famille. La plupart des analystes estiment que Kim Jong-Un, le plus jeune des trois fils du "Cher leader" et son successeur pressenti, pourrait rester encore un temps dans l'ombre, en raison des difficultés auxquelles est confronté le pays.
Une économie en ruines
Après 62 ans passés sous le régime des "Kim" père et fils, la Corée du Nord affiche une économie en ruines. Son programme nucléaire lui vaut sanctions internationales et isolement. Une grande partie de la population souffre de malnutrition depuis la famine meurtrière du début des années 1990.
Selon Cheong Seong-Chang, chercheur à l'Institut Sejong de Corée du Sud, le fils ne devrait pas rejoindre le présidium du politburo, l'échelon le plus élevé du parti, avant 2012. Le présidium ne compte actuellement qu'un membre, Kim Jong-Il.
L'agence sud-coréenne Yonhap cite un professeur de l'Université des études nord-coréennes à Séoul, Yang Moo-Jin, qui affirme qu'avec l'élevation au rang de général de Kim Jong-Un, Pyongyang "a maintenant rendu officiel" la succession. "Il est certain que Kim Jong-Un va être nommé à un poste de haut niveau du parti" pendant la réunion, a-t-il ajouté. L'armée nord-coréenne, forte de 1,2 million d'hommes, joue un rôle dominant dans le régime de Pyongyang.
ats/afp/hof