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Proche-Orient: les USA au chevet des pourparlers

09 28 mitchell reuters
George Mitchell est de retour à Jérusalem pour tenter de sauver les négociations.
Les Palestiniens laissent ouvert la porte à la poursuite des pourparlers de paix, tandis que le Premier ministre israélien fait profil bas face aux critiques internationales. De retour mardi à Jérusalem, l'émissaire spécial américain George Mitchell allait tenter de sauver les négociations.

George Mitchell devait rencontrer mardi soir le ministre israélien de la Défense Ehud Barak à Tel-Aviv et mercredi Benjamin Netanyahu à Jérusalem, selon des responsables israéliens. Il s'entretiendra jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah pour préserver le processus de paix menacé par le refus dimanche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de prolonger le gel partiel de la construction de logements dans les colonies israéliennes de Cisjordanie.

Benjamin Netanyahu fait profil bas

Depuis cette décision, Benjamin Netanyahu a maintenu un profil médiatique très bas. Selon la radio militaire, il s'abstient de toute attaque contre le président palestinien Mahmoud Abbas pour éviter de donner à ce dernier une raison supplémentaire de rompre des négociations directes, relancées le 2 septembre après 20 mois d'interruption.

Un haut diplomate anonyme, cité par la même radio, a affirmé que plusieurs ambassadeurs israéliens auraient lancé des mises en garde sur les conséquences de l'isolement d'Israël dans le monde. "Israël risque de payer un prix élevé à la suite de la reprise de la construction dans les colonies", s'est inquiété ce diplomate. Selon lui, le message d'Israël "ne passe pas". "Personne dans le monde ne comprend la position d'Israël qui consiste à affirmer que l'on peut négocier tout en reprenant les constructions dans les colonies", a-t-il dit, d'après la radio. Mêmes propos tenus par le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Al-Moualem devant l'ONU. Selon lui, les discussions de paix ne menaient nulle part du fait de la reprise de la colonisation.

Avigdor Lieberman désavoué

A New York également, son homologue israélien Avigdor Lieberman a pour sa part estimé que la conclusion d'un accord de paix israélo-palestinien risquait de prendre plusieurs décennies. "Le principe directeur pour un accord final ne doit pas être la terre contre la paix mais un échange de territoires déjà peuplés", a dit le ministre. Et d'ajouter: "Laissez-moi être très clair: je ne parle pas de déplacer des populations, mais plutôt de déplacer des frontières pour mieux refléter des réalités démographiques".

Ce discours ne représente pas la position du gouvernement d'Israël, a aussitôt fait savoir indiqué le bureau de Benjamin Netanyahu. De son côté, Mahmoud Abbas a réaffirmé mardi en France vouloir un moratoire. "Bien sûr, nous ne voulons pas mettre fin aux négociations, nous voulons continuer. Mais si la colonisation se poursuit, nous serons contraints d'y mettre fin", a-t-il déclaré.

Sur le terrain, la construction a recommencé dans plusieurs colonies de Cisjordanie depuis lundi déjà, après l'expiration d'un moratoire de dix mois, que les Israéliens ont décidé de ne pas prolonger. A la suite de cette décision, les Palestiniens ont réservé leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre.

Les sénateurs américains ont pressé lundi Barack Obama de tout faire pour convaincre Mahmoud Abbas de ne pas quitter les négociations de paix avec Israël, malgré la fin du moratoire. Laquelle a suscité la déception, outre celle des Etats-Unis, des Européens et de l'ONU.

agences/hof

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L'appel de Mahmoud Abbas

Le président palestinien Mahmoud Abbas veut qu'Israël observe un moratoire sur la colonisation "tant qu'il y aura des négociations" de paix, a-t-il déclaré mardi à Paris à la radio privée Europe 1.

"Nous demandons le moratoire tant qu'il y aura des négociations parce que tant qu'il y a des négociations, il y a de l'espoir", a-t-il affirmé.

Lors d'une conférence de presse lundi avec le président français Nicolas Sarkozy, Mahmoud Abbas avait souhaité que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "prolonge de trois ou quatre mois" le gel de la colonisation en Cisjordanie.

"Nous ne voulons pas arrêter ces négociations mais si la colonisation se poursuit, nous serons obligés de les arrêter", a répété mardi le président palestinien, dont les propos en arabe étaient traduits en français.

Benjamin Netanyahu "doit savoir que la paix est plus importante que la colonisation", a-t-il insisté. "Le processus de paix est une occasion historique, je ne sais pas quand cela se représentera", a-t-il ajouté, en se disant "inquiet".

Mahmoud Abbas a également souhaité que l'Union européenne, premier contributeur financier de l'Autorité palestinienne, soit associée aux négociations de paix, comme l'a aussi demandé Nicolas Sarkozy.