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Silvio Berlusconi obtient la confiance des députés

09 29 berlusconi reuters
Silvio Berlusconi a joué la carte de l'apaisement avant le vote des députés.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a sauvé son mandat mercredi lors d'un vote de confiance des députés, grâce au soutien de dissidents de sa majorité de droite, regroupés autour de Gianfranco Fini. Cette mesure a éloigné la perspective de législatives anticipées.

Les députés appelés à se prononcer sur un discours programmatique du Cavaliere ont voté la confiance par 342 voix pour (avec la majorité absolue à 309 sur 617 votants) et 275 contre. Le chef de file des députés dissidents Italo Bocchino avait peu auparavant annoncé l'aval de son groupe Futur et Liberté (FLI) fort de 34 députés en affirmant avoir le sens du "devoir" et vouloir que "la législature se poursuive" jusqu'en 2013.

Italo Bocchino a toutefois réclamé pour FLI le droit de définir avec le parti berlusconien Peuple de la liberté (PDL) et son allié de la Ligue du Nord le contenu des projets et lois à mener à bien dans les deux années et demie à venir. Les "finiens" ont au passage annoncé la création d'un parti autonome du PDL.

La carte de l'apaisement

Le matin, dans un discours inhabituellement modéré, Silvio Berlusconi avait multiplié les gestes d'apaisement, en qualifiant par exemple de "nécessaire et légitime" le débat au sein de la majorité et en reconnaissant l'importance d'un "parlement libre et fort". Au terme de son intervention, il a appelé "à la cohésion nationale", demandant encore à "tous les modérés et réformateurs" y compris au sein de l'opposition, de continuer de "travailler ensemble".

A aucun moment de son discours, Silvio Berlusconi, qui a fêté ce mercredi ses 74 ans, n'a mentionné Gianfranco Fini, le président de la Chambre des députés, qu'il a chassé du PDL en juillet parce qu'il ne supportait plus ses prises de distance. Le départ de Gianfranco Fini, emmenant avec lui une trentaine de députés et une dizaine de sénateurs, a privé le Cavaliere de sa majorité absolue garantie à la Chambre (316 sur 630).

"Il y a beaucoup à faire pour terminer ce qui a été commencé", a indiqué Silvio Berlusconi, se disant par avance certain du feu vert du Parlement car "personne au sein de la majorité ne trahira l'engagement sur l'honneur pris face aux électeurs" en 2008.

Un discours rassembleur

Même l'opposition a noté le caractère rassembleur de son discours, après des semaines d'invectives entre les deux ex-alliés, le parti Italie des valeurs (IDV) estimant qu'il ressemblait à une "bénédiction Urbi et Orbi" du pape.

Mais l'ancien magistrat anti-corruption et chef d'IDV, Antonio di Pietro, a mené une violente charge contre Silvio Berlusconi qu'il a qualifié d'"illusionniste sans scrupule", de "violeur de la démocratie", l'accusant de vouloir se maintenir au pouvoir uniquement pour échapper à ses ennuis judiciaires.

Dans son discours, le Cavaliere a énuméré cinq projets-clés à accomplir d'ici 2013: justice, fédéralisme, plan pour le Sud, fiscalité, sécurité. Le fédéralisme sera une "charnière pour l'unité du pays" et bénéficiera "à toutes les régions et surtout au Sud", a-t-il encore assuré. Conformément à sa ligne politique, il a promis moins d'impôts pour favoriser la recherche scientifique, les entreprises, les familles; tout cela sans alourdir l'énorme dette du pays.

Sur le dossier brûlant de la justice sur lequel de nombreuses dissensions l'opposent aux "finiens", il s'est limité à annoncer une réforme pour "réduire la durée des procès", très longue en Italie. Silvio Berlusconi s'est montré consensuel aussi sur l'immigration, autre sujet de discorde avec Gianfranco Fini, se bornant à se féliciter d'une chute de 88 % des débarquements de clandestins. En matière de sécurité, il a souligné les succès de son gouvernement dans la lutte anti-mafia qui dispose des "normes les plus efficaces du monde".

Il a aussi annoncé un plan d'investissement de 21 milliards d'euros pour le Sud, promettant notamment l'achèvement d'ici 2013 de l'autoroute entre Salerne et Reggio de Calabre, sujet récurrent de la politique italienne depuis 40 ans.

agences/hof

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