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Aung San Suu Kyi sera libérée en novembre

La détention de la dissidente birmane Aung San Suu Kyi sera terminée le 13 novembre.
Aung San Suu Kyi a passé 14 des 20 dernières années assignée à résidence.
La dissidente birmane Aung San Suu Kyi, privée de liberté par la junte pendant la majorité des vingt dernières années, sera libérée quelques jours après les élections du 7 novembre, ont indiqué jeudi des sources officielles birmanes.

La lauréate du prix Nobel de la paix n'a pas vécu librement
depuis sa dernière arrestation, en 2003. Elle avait été de nouveau condamnée en
août 2009 à 18 mois supplémentaires de résidence surveillée, après l'intrusion à
la nage d'un illuminé américain à son domicile de Rangoun, situé sur les rives
d'un lac.

Les analystes et la communauté internationale avaient alors
violemment protesté, exigeant en vain la libération de l'unique réelle figure
alternative au régime du généralissime Than Shwe.

Mascarade d’élections

"Sa détention sera terminée le 13 novembre, une semaine
après les élections en Birmanie. Elle sera libérée conformément à la loi",
a indiqué jeudi un responsable birman, sous couvert de l'anonymat. "Le
mois de novembre sera très chargé pour nous, à cause des élections et de la
libération d’Aung San Suu Kyi. Elle sera libérée une semaine après les
élections", a confirmé une autre source officielle.

Les législatives sont considérées comme une mascarade en
Occident, qui n'y voit qu'une volonté des militaires de se muer
artificiellement en un régime civil sans céder une once de pouvoir.

ONU, Etats-Unis et Union européenne estiment en particulier
que le scrutin ne peut avoir la moindre signification en l'absence d’Aung San Suu
Kyi. En 1990, la précédente consultation nationale avait été remportée
haut-la-main par son parti, la
Ligue nationale pour la démocratie (LND), sans que les
résultats ne soient jamais été reconnus.

Dissolution de la LND

Depuis, la LND
a disparu du paysage politique légal. Les lois électorales de mars dernier ont
obligé ses dirigeants à choisir entre exclure sa fondatrice de ses instances,
ou renoncer au scrutin. Le parti a choisi le boycott et a, en conséquence, été
dissous par le pouvoir.

Jeudi, l'avocat de l'opposante a confirmé la date de
libération. "Mme Suu doit être libérée le 13 novembre. Il n'y a plus de
loi qui justifie sa résidence surveillée", a affirmé Nyan Win, qui est
aussi le porte-parole de la défunte LND. "Nous n'avons rien prévu pour
l'instant. Nous ferons ce qu'elle nous dira de faire. Nous attendons ce
moment".

Les Etats-Unis préoccupés

Depuis 1989, la dissidente a passé trois séjours en prison
ou en résidence surveillée, pour un total de plus de 15 ans. Mi-septembre, le
quotidien gouvernemental "News Lights of Myanmar" avait sommé
implicitement la LND
de cesser de protester contre sa dissolution et menacé d'emprisonnement
quiconque voudrait s'opposer aux élections.

Le journal, considéré comme la voix du pouvoir, avait
indiqué que l'incitation à ne pas voter pourrait valoir une peine
d'emprisonnement "n'excédant pas un an". La junte a par ailleurs
annoncé que la figure de proue de l'opposition serait autorisée à voter,
quelques jours après avoir affirmé le contraire. Un changement de cap qui n'a
cependant pas satisfait la communauté internationale.

Les Etats-Unis ont réaffirmé peu après qu’Aung San Suu Kyi
ne devrait pas seulement être autorisée à voter, mais devrait être libérée, se
déclarant "préoccupés par le climat d'oppression politique dans le
pays".

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré pour
sa part lundi, après une réunion ministérielle de l'ONU sur le sujet, que les
élections ne seraient pas crédibles sans sa libération.

ats/lds

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