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Appel à la grève illimitée des transports à Paris

Les Français sont descendus en masse dans la rue.
La mobilisation française est appelée à se durcir contre le nouveau régime des retraites.
Le mouvement de protestation en France contre la réforme des retraites montrait mardi des signes de durcissement, avec un appel à la grève illimitée dans les transports parisiens. Dans le même temps, le Sénat commençait l'examen du texte, examen qui pourrait durer plus d'une semaine.

"Dans certains secteurs, les salariés sont disponibles pour des grèves qui ne se limiteront pas à vingt-quatre heures", a prévenu le secrétaire général du la CGT, Bernard Thibault, l'un des deux principaux syndicats avec la CFDT.

La CGT de la régie des transports parisiens RATP, le premier de l'entreprise publique, a ainsi déposé un préavis de grève illimitée à compter du 12 octobre, date de la nouvelle journée d'action organisée par les syndicats, la quatrième depuis début septembre.

Dans les chemins de fer, les principaux syndicats doivent décider mercredi des modalités d'action pour le 12. La CGT, là aussi première organisation, y serait favorable "si les cheminots ne sont pas seuls" et "d'autres secteurs stratégiques" suivent. Même discours dans la chimie comme chez Total.

Après avoir réussi à faire descendre dans la rue samedi entre 900'000 et 3 millions de personnes pour la troisième fois en moins d'un mois, les syndicats estiment disposer d'un large soutien populaire (71% des Français soutenaient la manifestation de samedi selon un sondage). Bien qu'elles soient poussées à des actions plus radicales par d'autres syndicats, les directions de la CGT et surtout de la CFDT doutent que beaucoup de salariés soient prêts à s'engager sur des grèves reconductibles.

Gouvernement inflexible

D'autant plus que le gouvernement est inflexible sur le coeur de sa réforme, le recul de 60 à 62 ans pour l'âge minimum de départ et de 65 à 67 ans pour la retraite à taux plein. "Le gouvernement ne reviendra pas sur le relèvement des bornes d'âge parce que cette mesure est essentielle à l'équilibre du système", a répété le ministre du Travail, Eric Woerth, en ouvrant mardi après-midi l'examen au Sénat du texte, déjà voté à l'Assemblée nationale.

L'exécutif parie au contraire sur l'essoufflement du mouvement. "Les syndicats ne parviennent pas à mobiliser", a déclaré dans la matinée le premier ministre François Fillon aux parlementaires de sa majorité, estimant qu'on entrait dans la dernière ligne droite." Jean-François Copé, le président du groupe UMP, estime qu'une radicalisation du mouvement "serait dramatique pour notre économie, pour notre pays".

"Le gouvernement joue la tension, il en sera responsable", a accusé la patronne du PS Martine Aubry. Les sénateurs de gauche entendent relayer la contestation sociale et ont déposé plus de 1000 amendements pour faire durer le débat au-delà du 12 octobre. "Le cocktail mobilisation sociale et débat parlementaire peut faire bouger les lignes", veut croire le chef de file des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel.

Très impopulaire, Nicolas Sarkozy compte sur cette réforme, qui sera suivie d'un remaniement gouvernemental, pour relancer la fin de son mandat à 18 mois de l'élection présidentielle. Mais certains dans son camp craignent une victoire à la Pyrrhus. "Je crains, et je le dis, que la majorité ne le paie extrêmement cher en 2012", a ainsi estimé l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

agences/ther

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