"La bonne nouvelle est que nous avons réussi à maîtriser (la crise) et que, selon toute probablité, des eaux menaçant l'environnement ne se jetteront pas dans le Danube, même sur le territoire hongrois", a déclaré Viktor Orban à Sofia.
Vendredi matin, le niveau PH du Danube à Komarom (80 km à l'ouest de Budapest) était de 8,4, a indiqué l'un des experts qui effectuent des mesures régulières dans le fleuve. Ce chiffre est légèrement supérieur à la normale, mais n'a plus d'effets nocifs sur l'écosystème, selon lui.
Dans le confluent de la rivière Raab et du Danube, deuxième plus long fleuve d'Europe après la Volga, ce niveau est en revanche de 9, et ici, des pertes de poissons sporadiques ont toujours été observées, mais beaucoup moins que jeudi. Les experts estiment que l'effet alcalin sera de courte durée le long du Danube.
Présence de métaux lourds
En revanche, le niveau de la pollution par des métaux lourds reste à déterminer. Greenpeace a mis en garde contre des niveaux "étonnamment élevés" d'arsenic et de mercure dans la boue rouge. Selon les militants de l'association écologiste, l'analyse des échantillons prélevés à Kolontar a montré des niveaux de 110 milligrammes d'arsenic et 1,3 milligramme de mercure par kilogramme de matière sèche.
Les analyses effectuées dans des laboratoires de Vienne et Budapest ont également recensé 660 milligrammes de chrome par kilo. Des responsables de Greenpeace ont précisé à la presse que la concentration d'arsenic décelée était deux fois supérieure à celle normalement trouvée dans la boue rouge. L'analyse de l'eau dans un canal a également décelé des niveaux d'arsenic 25 fois supérieure au seuil pour l'eau potable.
Une septième victime
Le bilan de l'accident chimique, le plus grave jamais vécu par le pays, s'est élevé vendredi à 7 morts, quelque 150 blessés et 3 personnes disparues. Un réservoir d'une usine de bauxite-aluminium de la société MAL, située à Ajka (160 km à l'ouest de Budapest) s'était rompu lundi pour une raison encore inconnue, déversant entre 600'000 et 700'000 mètres cubes de boue rouge toxique sur sept villages avoisinants.
Jeudi soir, les autorités ont drainé un lac de Kolontar, la commune la plus durement touchée par la pollution, pour essayer de retrouver les disparus, mais en vain. Les autorités espèrent terminer le gros du travail de nettoyage à Kolontar et à Devecser d'ici lundi.
Le gouvernement hongrois a officiellement demandé à l'Union européenne jeudi soir l'aide de la protection civile européenne. Budapest souhaite l'envoi de "trois à cinq experts" spécialisés dans le domaine des boues toxiques, de la décontamination et de l'environnement.
afp/ap/sbo