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Heurts en marge de la Gay Pride de Belgrade

Gay Pride Belgrade heurts
Les agents anti-émeute sont parvenus à repousser les éléments homophobes.
La Gay Pride organisée dimanche à Belgrade, la première en près de dix ans en Serbie, a été marquée par des heurts violents entre forces de l'ordre et éléments homophobes, faisant plus de cent blessés. Mais la police a réussi à éviter une confrontation avec le défilé homosexuel.

Le centre de la capitale serbe a connu des heures durant un climat de haute tension en raison de jeunes, 6000 selon la police, qui ont tenté, mais en vain, de s'approcher de la manifestation des homosexuels.

Le quartier de la Gay Pride bouclé

Cinq mille six cents policiers, avec des équipements anti-émeutes, ont repoussé les manifestants, après avoir bouclé le quartier où se déroulait la Gay Pride, a précisé le ministre de l'Intérieur Ivica Dacic.

La journée a été marqués par des heurts violents entre la police et des groupes de jeunes très mobiles. Les policiers ont essuyé des jets de pierres, de cocktails molotov et autres projectiles, avant de charger à plusieurs reprises les protestataires qui s'enfuyaient en courant.

Les heurts ont fait 124 blessés parmi les policiers et 17 parmi les manifestants, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Deux cent sept personnes ont été interpellées et cent ont été arrêtées, a indiqué la police. Le secrétaire à la Justice, Slobodan Homen a promis une réponse ferme de l'Etat face aux violences. "Deux cent cinquante personnes ont été arrêtées et les arrestations se poursuivront", a-t-il déclaré à la télévision B92.

Plus violents heurs depuis 2008

Il s'agit des troubles les plus importants dans le centre de Belgrade depuis l'arrestation, en juillet 2008, de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic. Ces troubles avaient aussi été provoqués par des éléments ultra-nationalistes et des supporteurs d'équipes sportives, qui font parler d'eux de façon récurrente en Serbie.

Un groupe d'éléments incontrôlés a par ailleurs saccagé le siège du Parti démocratique (DS) du président Boris Tadic, provoquant un incendie vite maîtrisé. D'autres ont jeté des pierres sur le bâtiment du siège du Parti socialiste (SPS) du ministre de l'Intérieur. Différentes déprédations ont été également constatées.

Boris Tadic a condamné les violences et déclaré que leurs "responsables seraient arrêtés et jugés". "L'Etat est prêt à en découdre avec les hooligans et les vandales qui menacent la sécurité des citoyens", a-t-il ajouté.

A Strasbourg, le secrétaire général du Conseil de l'Europe, Thorbjoern Jagland, s'est déclaré "préoccupé" par les violences de Belgrade, tout en saluant l'attitude des autorités serbes qui a permis la Gay Pride. "Des groupes minoritaires comme les gays et lesbiennes ne devraient pas vivre dans la peur de la violence, en Serbie ni nulle part ailleurs en Europe", a ajouté le numéro un de l'organisation paneuropéenne, qui regroupe 47 Etats.

La confrontation a été évitée

La manifestation des homosexuels, qui avaient déployé le drapeau arc-en-ciel de leur cause, a réuni un millier de personnes, défilant sans incident dans un périmètre restreint du centre ville. Le gouvernement serbe était représenté par le ministre des Droits de l'Homme et des Minorités, Svetozar Ciplic.

Il s'agissait de la première Gay Pride à Belgrade depuis celle de 2001, qui avait été marquée par des violences de la part d'éléments ultra-nationalistes et de supporters d'équipes de football. Celle de l'année dernière avait dû être annulée en raison des menaces proférées par ces mêmes milieux.

afp/cer

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