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Les syndicats français tentent de maintenir la grève

Dix des douze raffineries de France sont actuellement affectées et huit d'entre elles, représentant plus de 70% des capacités du secteur, sont à l'arrêt.
Dix des douze raffineries de France sont actuellement affectées.
Devant la fermeté du président Nicolas Sarkozy, les syndicats ont appelé jeudi à une nouvelle journée d'action le 19 octobre contre la réforme des retraites en France, sur fond de manifestations de lycéens, parfois émaillées d'incidents, et de crainte d'une pénurie de pétrole.

A la demande des transporteurs routiers, le gouvernement a autorisé jeudi le déblocage d'une partie des réserves de carburant des opérateurs pétroliers, soit "entre 10, 12 jours de consommation", a indiqué le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau.

Mais pas question de toucher pour l'instant aux réserves stratégiques de la France qui représentent environ 98 jours de consommation et ne doivent être utilisées que pendant une crise internationale majeure, a-t-il dit.

"Si on en avait besoin, on pourrait les utiliser, mais nous n'en sommes pas là", a assuré le secrétaire d'Etat, alors que l'Union française des industries pétrolières (Ufip), qui craint une pénurie dès le 20 octobre, a réclamé la possibilité d'y toucher et au gouvernement de débloquer les dépôts pétroliers.

Dix raffineries à l'arrêt

Pendant ce temps, 10 des 12 raffineries du pays sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt, sans compter une grève parallèle aux terminaux pétroliers de Fos-Lavéra (sud) et un blocage par des manifestants de plusieurs dépôts de carburant.

La mobilisation des lycéens prend de l'ampleur et ne va pas sans heurts. [KEYSTONE - IAN LANGSDON]
La mobilisation des lycéens prend de l'ampleur et ne va pas sans heurts. [KEYSTONE - IAN LANGSDON]

Du côté des lycéens, la mobilisation a pris de l'ampleur dans tout le pays, avec des centaines d'établissements bloqués, des milliers de manifestants et des affrontements entre jeunes et policiers, notamment en banlieue parisienne où un lycéen a été blessé par un tir de flash-ball.

Outre le secteur de l'énergie, la grève continuait de toucher le secteur stratégique des transports. Le trafic ferroviaire était encore perturbé jeudi et la grève a été reconduite pour vendredi. La direction des chemins de fer annonçait une amélioration tout en recommandant aux voyageurs de reporter leur déplacements à destination du sud de la France. Les liaisons avec la Grande-Bretagne ne seront pas touchées et quasiment pas pour l'Allemagne. Neuf trains sur 10 circuleront vers la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse. Vers l'Italie, seul l'aller-retour Paris-Milan sera assuré.

afp/cab

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Nouvelle grève pour faire plier Sarkozy

Face à un gouvernement qui a réaffirmé mercredi son inflexibilité sur la réforme des retraites et ses mesures phares (le report de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans pour l'âge minimal, de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein), les leaders syndicaux ont décidé jeudi au terme d'une réunion d'appeler à une nouvelle journée de grèves et de manifestations le 19 octobre.

Ils espèrent renouveler le succès éclatant de mardi, quatrième journée de mobilisation depuis la rentrée qui a rassemblé entre 1,2 et 3,5 millions de manifestants. Entre-temps, une journée de manifestations est prévue samedi.

Les syndicats espèrent que le gouvernement reviendra sur son projet de loi, déjà voté par les députés français, mais que le Sénat doit examiner jusqu'à mercredi.

Un changement majeur du texte semble toutefois exclu car Nicolas Sarkozy a fermé mercredi la porte à toute nouvelle concession, estimant qu'"on ne peut plus aller plus loin".

Pourtant, 54% des Français, selon un sondage, sont favorables à une grève générale, comme celle observée en 1995, déjà contre une réforme des retraites, qui avait fait reculer le gouvernement.