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France: la crainte d'une pénurie d'essence s'éloigne

Certaines stations-service étaient toujours fermées dimanche en France.
Certaines stations-service sont toujours inaccessibles aux automobilistes français.
L'approvisionnement en produits pétroliers s'est amélioré dimanche en France mais reste "tendu", selon l'industrie pétrolière, tandis que les autorités ont appelé les Français à ne pas céder à la panique affirmant qu'il n'y avait pas de pénurie de carburant.

"Aujourd'hui ça se calme" pour la livraison de carburant dans les aéroports parisiens menacés de pénurie et les stations-services prises d'assaut par des automobilistes inquiets, a déclaré à l'AFP le président de l'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) Jean-Louis Schilansky. Mais "la situation reste tendue", a-t-il ajouté. "Nous avons trouvé les moyens de faire face aux moments les plus aigus de la crise", pour autant "nous ne pourrons pas tenir éternellement", a-t-il prévenu.

Dans le cadre de la protestation contre la réforme des retraites, une grève touche les 12 raffineries du pays dont 10 sont à l'arrêt. Les syndicats, qui ont appelé les routiers à durcir leur mouvement dès lundi, ont évoqué de nouveaux blocages de carburants. Face à cette situation, les autorités ont appelé les Français à ne pas paniquer.

"Il n'y aura pas de pénurie"

"Il n'y aura pas de pénurie" de carburant, a promis dimanche soir François Fillon. "Je ne laisserai pas bloquer notre pays", a déclaré le Premier ministre lors du journal télévisé de TF1. "Nous allons prendre les décisions nécessaires", a ajouté le chef du gouvernement. Selon lui, "le droit de grève, ce n'est pas le droit d'empêcher l'accès à un dépôt de carburant -ça, c'est une action illégale- ce n'est pas non plus le fait d'interdire l'accès des locaux de travail à des salariés qui ne sont pas grévistes". Et François Fillon d'assurer: "Je ne laisserai pas l'économie française étouffée par un blocage de l'approvisionnement en carburant".

Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que le débat sur la réforme des retraites "ira à son terme au Sénat" et sera "votée", alors que la protestation contre ce texte se durcit avec une nouvelle journée d'action mardi.

L'approvisionnement des aéroports parisiens (ici, Roissy) ne pose "plus de souci". [AFP - THOMAS SAMSON]
L'approvisionnement des aéroports parisiens (ici, Roissy) ne pose "plus de souci". [AFP - THOMAS SAMSON]

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a affirmé qu'il n'y avait "aucune station sans essence" et appelé les automobilistes à ne pas faire de "pleins de précaution". Samedi des centaines de stations étaient fermées ou affectées par la grève. "Je lance un appel au bon sens", a-t-il poursuivi sur la radio Europe 1 en relevant l'explosion des ventes de 50% en début de semaine à la suite d'achats de conducteurs inquiets qui ont "vidé les cuves".

La ministre de l'Economie Christine Lagarde a elle mis en garde les pompistes contre des hausses des prix des carburants non justifiées. "Il ne faut pas que les pompistes s'amusent, sous prétexte qu'il y a une perception de rareté, à augmenter les prix", a-t-elle déclaré sur la même radio.

Les files d'attente très longues constatées samedi partout en France sont la conséquence de la "panique" des consommateurs, selon le président de l'Ufip. Il a affirmé que les stations-service étaient approvisionnées "de façon quasi-normale", alors que samedi, il n'y avait "pas assez de camions pour alimenter les stations" dévalisées par les automobilistes.

"Plus aucun souci" pour les aéroports

Quant aux aéroports parisiens de Roissy et Orly, menacés de pénurie de kérosène ces dernières 48 heures du fait du fonctionnement perturbé de l'oléoduc les alimentant, il n'y a "plus aucun souci", a affirmé le secrétaire d'Etat aux Transports. Dans le même temps, Dominique Bussereau a conseillé aux compagnies aériennes de faire un "plein complet" lors des escales de leurs avions à l'étranger.

La CGT a de son côté affirmé que les pompes approvisionnant en kérosène les aéroports parisiens avaient été remises en circulation dimanche matin par des "cadres non formés", ce qui pose de "gros problèmes de sécurité" et constitue "une atteinte inadmissible au droit de grève".

afp/bkel

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Personnel d’une raffinerie parisienne réquisitionné

La préfecture d'un département de la région parisienne a pris dimanche un arrêté de réquisition de personnel pour "procéder au chargement et à la livraison des clients" d'une raffinerie en grève contre la réforme des retraites, pour répondre aux "difficultés d'approvisionnement".

La préfecture a pris cet arrêté concernant la raffinerie Total de Grandpuits pour répondre aux "difficultés d'approvisionnement en carburants en Seine-et-Marne ainsi que dans la région Ile-de-France", selon le texte administratif que l'AFP s'est procuré.

Il concerne trois salariés de la raffinerie, a expliqué à l'AFP Charles Foulard, coordinateur du syndicat CGT du groupe pétrolier Total, qui se trouvait sur place. Ces salariés ont, selon lui, "été menacés de cinq ans d'emprisonnement s'ils refusaient".

Les trois salariés réquisitionnés sont chargés d'"alimenter la base de chargement qui se trouve à l'extérieur de la raffinerie", a précisé Charles Foulard. Ce dernier a prévenu qu'après plusieurs interventions des forces de l'ordre pour libérer des dépôts ces derniers jours, "le jeu du chat et de la souris" avec la police allait reprendre.