Les principaux syndicats de convoyeurs (CGT, CFDT, CFTC et FO) appellent, à leur tour, à se joindre aux grèves et manifestations et à reconduire le mouvement au-delà de la journée de mardi.
Le trafic ferroviaire était toujours fortement perturbé lundi, alors que les principales fédérations de cheminots appellent, mardi, à durcir le mouvement à l'occasion de la sixième journée nationale de grèves et de manifestations organisée depuis la rentrée. La journée s'annonce rude dans les transports.
Le rail et les airs paralysés
A la SNCF, la direction annonçait lundi 12,6% de grévistes, chiffre "non conforme à la réalité", selon la CGT-Cheminots qui, dans un communiqué, dénonce la "désinformation de la direction de la SNCF aux ordres de l'Elysée", et annonçait pour la journée de lundi 28,32% de grévistes.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a, de son côté, demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 50% à Orly et de 30% pour les autres aéroports de France métropolitaine pour la journée de mardi.
Côté fonction publique, le ministère de l'Education nationale a annoncé lundi que le mouvement ne devrait être suivi que par près de 11% des enseignants du primaire.
Pénurie bientôt généralisée
Lundi, la situation était tendue dans les raffineries et à proximité des dépôts de carburant, alors que la pénurie affecte plusieurs centaines de stations-service. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a d'ailleurs annoncé qu'un "centre interministériel de crise" était activé depuis lundi après-midi "afin d'assurer la pérennité du ravitaillement en essence", selon le ministère.
Sur le terrain, le face à face entre forces de l'ordre et grévistes bloquant les sites s'est poursuivi lundi. Les routiers sont eux aussi entrés en action, lundi, avec des opérations escargot, des barrages filtrants, et des blocages de dépôts de carburant ou de plates-formes logistiques de la grande distribution dans une quinzaine de régions, selon la CFDT-Route.
Escalade de violence
Sur un autre front, celui des lycéens, la tension est aussi restée extrêmement vive lundi, avec des incidents parfois violents dans plusieurs villes, notamment en Ile-de-France, et un total de 196 interpellations, selon le ministère de l'Intérieur. Ainsi à Nanterre (Hauts-de-Seine), une tentative de blocage du lycée Joliot-Curie, lundi matin, a tourné à l'affrontement avec les forces de l'ordre.
Certains policiers ont été caillassés par des inconnus encagoulés, tandis que des véhicules et des poubelles ont été incendiés. Des incidents étaient également signalés à Evry (Essonne), Lagny (Seine-et-Marne), Mulhouse, Rouen, Nantes et Montpellier où une loge de gardien de lycée a été incendiée.
Au total, 261 lycées ont été perturbés à des degrés divers dans toute la France lundi, selon le ministère de l'Education nationale, tandis que l'Union nationale lycéenne (UNL) en annonçait 850.
Mardi dernier, les syndicats avaient réussi à faire descendre un nombre record de personnes dans la rue (1,2 à 3 millions selon les sources) et à maintenir une forte mobilisation samedi (825.000 à 3 millions).
agences/os
Le vote au Sénat repoussé à jeudi
Le vote prévu à la Chambre haute sur la réforme des retraites a été reporté à jeudi soir, a fait savoir lundi le président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet.
Ce report a été décidé "parce que nous avançons, mais à un rythme lent", a-t-il expliqué sur la chaîne France 24. "Il y a 12'000 amendements, il en reste à cet instant 479, c'est-à-dire qu'on a fait les deux tiers", a observé le chef de file des sénateurs UMP.
"Nous avions mis plus de dix jours pour faire deux tiers, serons-nous capables en 48h de faire le solde? Ce n'est pas certain". Il a rappelé que le législateur avait pour rôle de "voter des lois".
"Nous en débattons, et nous débattons ces lois selon nos convictions. Nos convictions, c'est que pour sauver le régime des retraites, il faut faire cet effort", a noté M. Longuet.
Sarkozy réaffirme sa volonté de réforme
Le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que la réforme des retraites était "essentielle", lundi en marge d'un sommet Paris-Berlin-Moscou à Deauville.
"Cette réforme est essentielle, la France s'y est engagée, la France la mettra en oeuvre comme nos amis allemands ont mis en oeuvre il y a quelques années la réforme des retraites", a déclaré Nicolas Sarkozy au cours d'un point de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel.
"Il est parfaitement normal et naturel que ça crée des inquiétudes et des oppositions", a-t-il poursuivi. "Mais c'est normal aussi et naturel qu'un gouvernement démocratique, dans une démocratie parlementaire, s'assure que les automobilistes trouveront de l'essence et qu'il n'y aura pas d'affrontements, parce que dans une démocratie, l'affrontement n'est jamais quelque chose de positif", a conclu le chef de l'Etat.