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Naples: nouvelles violences autour des poubelles

Les manifestations de la nuit ont dégénéré en affrontement entre policiers et riverains des décharges. [REUTERS - � STRINGER Italy / Reuters]
Les manifestations de la nuit ont dégénéré en affrontement entre policiers et riverains des décharges. - [REUTERS - � STRINGER Italy / Reuters]
De nouveaux affrontements se sont produits jeudi dans la banlieue de Naples, dans le sud de l'Italie, entre des policiers et des manifestants opposés à l'ouverture d'une seconde décharge.

A Boscoreale, à 25 km au sud de Naples, des manifestants ont brisé dans la matinée des vitrines de magasins. Après ces incidents, le maire de Boscoreale Gennaro Langella, membre du parti du Peuple de la Liberté (PDL) de Silvio Berlusconi, a annoncé sa démission.

Dans cette même zone, cinq camions spéciaux destinés au transport des déchets ont été incendiés en début d'après-midi par plusieurs centaines de manifestants qui ont été ensuite dispersés par la police. Une voiture appartenant à la police, mais sans signe distinctif, a été incendiée elle aussi.

"Il s'agit d'un problème très grave non seulement pour la santé publique mais aussi pour l'ordre public. Je suis très inquiet concernant ce qui se passe dans cette région", a-t-il déclaré.

Pierres et pétards contre lacrymogènes

Dans la nuit, de violents incidents se sont aussi produits à Terzigno, à une vingtaine de kilomètres de Naples: des centaines de manifestants portant des cagoules ou des écharpes sur le visage ont lancé des pierres et des pétards contre des policiers en tenue anti-émeutes.

Feux d'artifice et jets de pierre ont accueilli les policiers venus débloquer la décharge de Terzigno. [REUTERS - � STRINGER Italy / Reuters]
Feux d'artifice et jets de pierre ont accueilli les policiers venus débloquer la décharge de Terzigno. [REUTERS - � STRINGER Italy / Reuters]

Les policiers ont réagi en chargeant la foule d'abord puis en tirant des gaz lacrymogènes dans un deuxième temps, provoquant la panique parmi les manifestants, selon l'agence italienne Ansa, qui a fait état de deux blessés.

Des appels aux calme ont été lancés par les organisateurs de la manifestation, mais sans succès. Le président de la province de Naples, Luigi Cesaro, s'est déclaré "très inquiet", demandant "à tout le monde, des manifestants aux forces de l'ordre, d'éviter des affrontements violents".

Plusieurs semaines de manifestations

Cela fait plusieurs semaines que les habitants de Terzigno manifestent presque quotidiennement pour empêcher le dépôt des déchets dans la décharge locale. Cette décharge est arrivée à saturation, selon les riverains qui s'opposent farouchement également à l'ouverture d'un deuxième site à proximité, qui serait le plus important en Europe avec une capacité de trois millions de tonnes.

La décision d'ouvrir ce second site, confirmée mercredi soir par les responsables régionaux du parti Peuple de la liberté (PDL, au pouvoir) de Silvio Berlusconi, a ultérieurement tendu la situation.

Mercredi, des escarmouches avaient déjà opposé des habitants de plusieurs localités proches de Naples à des policiers qui cherchaient à faire passer des camions devant décharger des déchets et un autobus avait été incendié.

Marche sur Rome vendredi

Les habitants de plusieurs municipalités des environs de Naples ont prévu de venir manifester vendredi à Rome.

Selon le maire de Terzigno, Domenico Auricchio, qui a rencontré M. Berlusconi jeudi dans sa résidence romaine, le chef du gouvernement a assuré que la question des "déchets de Terzigno" serait examinée vendredi au cours d'un conseil des ministres prévu en début de matinée.

Le sujet est très sensible en Italie car une précédente crise des déchets à Naples, mal gérée par le gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi, avait contribué à la victoire de Berlusconi aux législatives de 2008 et à son retour au pouvoir.

afp/jeh

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