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Strasbourg condamne l'homophobie moscovite

Les activistes homosexuels avaient dû semer la police pendant 5 heures à travers Moscou pour tenir leur première gay pride ininterrompue.
Les activistes homosexuels avaient dû semer la police pendant 5 heures à travers Moscou pour tenir leur première gay pride ininterrompue.
Les interdictions d'organiser des défilés de la Gay Pride opposées par les autorités moscovites à un militant russe pour les droits des homosexuels sont une discrimination et une atteinte au droit de réunion, a estimé jeudi la Cour européenne des droits de l'Homme.

La CEDH a donné droit à une plainte de Nikolaï Alexeïev, qui faisait partie en 2006, 2007 et 2008 des organisateurs de marches visant à appeler l'attention du public sur la discrimination envers la communauté gay et lesbienne de Russie.

Après l'interdiction de ces marches, il se plaignait d'avoir été victime d'une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. Le maire de Moscou avait motivé ses refus par la nécessité de protéger l'ordre public, la santé, la morale et les droits et libertés d'autrui, et de prévenir les émeutes.

Dans leur arrêt, les juges de Strasbourg rappellent l'importance de la liberté de réunion et donc de la tenue de manifestations non violentes, même si elles peuvent choquer ceux qui ne partagent pas les idées défendues par les manifestants.

Le risque ne justifie pas l'interdiction

Le simple risque qu'une manifestation occasionne des troubles ne suffit pas à justifier son interdiction. Si l'on interdisait toutes les manifestations pour ce motif "on empêcherait la société d'entendre des opinions différentes sur des questions qui heurtent la sensibilité de l'opinion majoritaire".

Selon la cour, "les considérations de sécurité ont été d'importance secondaire dans les décisions des autorités, qui étaient principalement guidées par les valeurs morales de la majorité".

Les manifestations de la Gay Pride ont pour objectif de promouvoir le respect des droits de l'Homme et la tolérance envers les minorités sexuelles, et non d'exhiber des scènes de nudité ou d'obscénité ou de critiquer la morale publique ou les opinions religieuses, mentionne l'arrêt qui est susceptible d'appel.

La CEDH a alloué 12'000 euros pour dommage moral à Nikolaï Alexeïev, qui avait affirmé le 18 septembre avoir été victime de pressions des autorités russes pour qu'il retire sa plainte auprès de la CEDH.

afp/ther

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Un maire de Moscou adoubé par Poutine

Sergueï Sobianine, 52 ans, dont la nomination au poste de maire de Moscou a été entérinée jeudi par la Douma municipale, est un apparatchik venu de Sibérie qui a été ces dernières années l'un des plus proches collaborateurs de l'homme fort du pays, Vladimir Poutine.

Né en Sibérie occidentale, cet ancien fonctionnaire soviétique de rang modeste a fait l'essentiel de sa carrière loin de Moscou, dans le district autonome de Khanti-Mansiïsk.

C'est Vladimir Poutine, alors président russe, qui le place au coeur du pouvoir. En 2005, il l'appelle à Moscou pour occuper le poste stratégique de chef de l'administration du Kremlin.

Sergueï Sobianine est chargé de faire élire Dmitri Medvedev en dirigeant sa campagne électorale pour la présidentielle de mars 2008. Cette mission accomplie, cet homme à la chevelure argentée qui s'exprime rarement en public devient son chef de cabinet, cumulant ces fonctions avec celles de vice-Premier ministre.

En février 2009, Sergueï Sobianine avait étendu encore un peu plus ses pouvoirs en prenant la tête du conseil des directeurs de la plus grande chaîne de télévision russe, Perviy Kanal. La télévision est le principal vecteur de communication du pouvoir qui ne lui laisse aucune liberté éditoriale lorsqu'il s'agit de la vie politique en Russie.