"On a recensé au moins 138 décès et plus de 1500 cas de malades atteints de diarrhée (...). Selon les analyses effectuées en laboratoire, il s'agit bien du choléra", a indiqué à l'AFP le Dr Suréna, président de l'Association médicale haïtienne.
Le président René Préval a confirmé vendredi l'apparition d'une épidémie de choléra à Haïti. Le gouvernement va prendre un certain nombre de mesures pour tenter d'enrayer sa propagation, a-t-il annoncé.
Selon des correspondants locaux de radios de Port-au-Prince, la plupart des décès ont été enregistrés dans des hôpitaux de Saint-Marc, à une centaine de kilomètres de la capitale, et dans des localités proches de cette ville.
Hôpitaux débordés
"Certaines personnes seraient également décédées à leur domicile, plusieurs centaines d'autres sont hospitalisées et ont été placées sous surveillance", ont ajouté des sources médicales. Les services hospitaliers sont débordés dans les départements d'Artibonite et du Plateau central, au nord de la capitale, Port-au-Prince, a précisé le Dr Gabriel Thimoté, directeur général du ministère de la Santé.
"Une enquête épidémiologique est en cours pour rechercher les foyers d'origine de cette crise et des analyses sont aussi effectuées au laboratoire national d'Haïti", a encore indiqué le docteur Ariel Henry, directeur de cabinet du ministre haïtien de la Santé.
Le choléra se transmet par l'eau et la nourriture. Les victimes souffrent de diarrhées et de déshydratation très rapide, symptômes principaux de cette infection extrêmement contagieuse. Après une incubation de quelques jours, la maladie débute par de violentes diarrhées vidant littéralement l'organisme de son eau. En l'absence de réhydratation immédiate, cette déperdition de liquides est souvent mortelle.
afp/ats/cem
Pas d'accès à l'eau potable
Haïti, pays le plus pauvre du continent américain, a été ravagé par un violent séisme le 12 janvier dernier qui a fait plus de 250'000 morts et 1,5 million de déplacés.
Depuis, les organisations humanitaires ont fait part de leurs craintes de voir apparaître des épidémies en raison des mauvaises conditions sanitaires dans lesquelles vit la population qui n'a pas toujours accès à l'eau potable.
Le pays, où doivent se dérouler des élections présidentielle et législatives le 28 novembre, a par ailleurs été violemment touché dernièrement par les intempéries.
Dix personnes sont mortes et trois autres ont été portées disparues ces derniers jours à Port-au-Prince et dans sa région à la suite de fortes pluies, avait annoncé lundi la Protection civile haïtienne.