L'épidémie a éclaté dans une vallée rurale du centre du pays. Le directeur général du ministère de la Santé publique, Gabriel Thimoté, a mentionné samedi 208 décès, dont 194 ont été enregistrés dans le département de l'Artibonite (nord) et 14 dans le centre du pays.
Les deux premiers cas de choléra en dehors de la région d'Artibonite ont été confirmés vendredi à Arcahaie, une ville plus proche de la capitale Port-au-Prince, dévastée par le séisme du 12 janvier dernier.
Les experts enquêtaient également sur de possibles cas à Croix-des-Bouquet, un faubourg de la capitale et la radio signalait une vingtaine de cas de diarrhée sur l'île de Gonave. Dix cas supplémentaires étaient signalés à Gonaives, la plus grande ville d'Artibonite, selon Partners in Health, une organisation humanitaire américaine.
Parmi les malades figurent 50 détenus d'une prison de Mirebalais, au nord de Port-au-Prince, selon un responsable du ministère de la Santé Gabriel Thimothe.
Une capitale sous surveillance
Les autorités sanitaires redoutent une propagation de l'épidémie dans la capitale où des centaines de milliers de personnes vivent entassées dans des camps insalubres. "Ce sera très, très dangereux", expliquait Claude Surena, président de l'Association médicale haïtienne.
"Port-au-Prince compte déjà plus de 2,4 millions de personnes et les conditions dans lesquelles elles vivent sont déjà suffisamment dangereuses".
Les organisations humanitaires et les autorités acheminaient du matériel médical et de secours dont 10'000 boîtes de purification de l'eau, selon l'Organisation mondiale de la Santé.
ap/ats/jeh
Nouvel appel à l'aide internationale
Le gouvernement haïtien a demandé vendredi à la Mission de stabilisation de l'ONU déployée en Haïti de cordonner la distribution des médicaments qui arrivent dans le pays.
Les autorités haïtiennes et les organisations humanitaires étaient vendredi en état d'"alerte maximale" pour tenter de juguler l'épidémie de choléra.
"Le Canada va nous donner un hôpital militaire, les Etats-Unis s'apprêtent à nous livrer de grandes tentes afin de monter des centres de traitement", a ajouté le directeur du ministère de la santé.
En raison de la faiblesse des structures sanitaires, les centres de santé dans le département frappé par l'épidémie ont été vite débordés.
"Il nous faut créer une quarantaine pour traiter le choléra, renforcer la surveillance épidémiologique et mieux organiser la prise en charge", a encore indiqué docteur Gabriel Thimoté.
L'épidémie de choléra qui sévit dans le nord d'Haïti depuis ces derniers jours va probablement s'étendre avant d'être jugulée, a estimé vendredi un haut responsable de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), une branche de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).