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Moratoire sur l'ouverture d'une décharge à Naples

Des de tonnes de détritus jonchent les rues napolitaines.
Des de tonnes de détritus jonchent les rues napolitaines.
Le gouvernement italien a dû suspendre sa décision d'ouvrir une nouvelle décharge d'ordures ménagères près de Naples. Un moratoire annoncé après plusieurs semaines de manifestations de la part des habitants de la ville.

Des centaines de tonnes de détritus jonchent les rues napolitaines et Silvio Berlusconi a dépêché sur place le chef de la Protection civile pour tenter de trouver une solution à cette crise. Guido Bertolaso s'est mis d'accord samedi soir avec les autorités municipales pour reporter l'ouverture d'une nouvelle décharge "afin de s'assurer de conditions environnementales et sanitaires optimales".

Guido Bertaloso a toutefois assorti sa décision d'une condition, en demandant aux maires des communes concernées par le problème de faire cesser les actions de protestation des habitants.

Nouveaux affrontements

Les manifestants exigent des garanties légales avant l'ouverture d'une nouvelle décharge.
Les manifestants exigent des garanties légales avant l'ouverture d'une nouvelle décharge.

Mais de nouveaux affrontements se sont produits au cours de la nuit entre des riverains et les forces de l'ordre à Terzigno, commune située au pied du Vésuse et qui a été choisie pour abriter la nouvelle décharge. Les manifestants exigent des garanties légales avant l'ouverture de ce centre de traitement.

Une décharge existe déjà sur la commune de Terzigno et celle-ci sera utilisée jusqu'à ce qu'elle soit pleine. Le reste des ordures ménagères se trouvant encore dans les rues de Naples seront acheminées vers un incinérateur situé à proximité.

Face l'ampleur du phénomène dans la troisième ville du pays, Berlusconi a promis une action rapide. Mais cette activité urbaine est handicapée par des années de corruption, de clientélisme politique et d'intervention du crime organisé. La collecte des ordures est devenue un problème récurrent à Naples.

agences/ant

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Bruxelles s'en mêle

Le commissaire européen à l'Environnement Janez Potocnik, a déclaré samedi dans un communiqué qu'il était très inquiet de la situation. "Aujourd'hui, la situation nous amène à croire que les mesures prises par les autorités italiennes depuis 2007 sont insuffisantes".

Après une procédure d'infraction ouverte contre l'Italie en 2007 à la demande de Bruxelles, la Cour européenne de justice a instamment demandé à l'Italie, en mars, de se doter d'un réseau adéquat pour éliminer les déchets dans la région de Naples. Rome doit impérativement se mettre en conformité avec la loi européenne sur le traitement des déchets sous peine de sanctions, qui pourraient prendre la forme d'une lourde amende, a-t-elle averti.

"Ce qui s'est passé ces derniers jours montre que les autorités italiennes n'ont pas encore fait le nécessaire pour trouver une solution adéquate et définitive au problème" des déchets, a insisté samedi la Commission. Bruxelles "envisage" d'envoyer une délégation en Campanie pour évaluer la situation. Si elle constate que l'Italie n'a pas accompli les efforts réclamés, Rome pourrait être condamnée à une très lourde amende, a prévenu la Commission.