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L'épidémie de choléra semble se calmer en Haïti

Des hommes regardent une femme atteinte du choléra couchée dans cette tente.
Des hommes regardent une femme atteinte du choléra couchée dans cette tente.
La propagation de l'épidémie de choléra qui touche Haïti s'est ralentie lundi, indiquent les autorités sanitaires. Le nouveau bilan de 259 morts et 3342 cas avérés semble se stabiliser, même si l'ONU craint une maladie d'ampleur nationale en Haïti. La maladie fait par ailleurs rage également au Pakistan et au Nigéria.

Le précédent bilan faisait état dimanche de 253 morts et 3115 hospitalisations. Après plusieurs journées au cours desquelles les décès se comptaient par plusieurs dizaines, seules six morts ont été enregistrées durant les dernières 24 heures, toutes dans la région d'Artibonite, dans le centre de l'Etat. L'autre foyer de la maladie, la région du Plateau central, n'a pas enregistré de nouveaux décès depuis une journée.

Améliorer l'acheminement de l'eau

"Le nombre de décès enregistrés a diminué d'une manière significative, le nombre de personnes hospitalisées a également diminué", a déclaré Gabriel Thimoté, directeur général du ministère de la Santé, au cours d'une conférence de presse à Port-au-Prince. "Nous pensons que la situation est en voie de stabilisation. Mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous avons atteint un pic", a ajouté Gabriel Thimoté, directeur général du ministère de la Santé.

Afin de confirmer l'avancée contre la maladie, le gouvernement haïtien va "lancer une grande mobilisation au niveau" des élus et des communautés locales, ainsi qu'"au niveau des établissements scolaires", a indiqué Gabriel Thimoté. Autre axe de travail: déterminer comment améliorer la fourniture d'eau potable, dont la mauvaise qualité est à l'origine de l'épidémie. "Le gouvernement, aidé de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des Centre de contrôle des maladies américains (CDC), va rencontrer les vendeurs d'eau en Haïti", a poursuivi Gabriel Thimoté.

Une maladie impossible à prédire

"Il est trop tôt" pour proclamer la fin de l'épidémie, a toutefois dit lundi Daniel Epstein, porte-parole de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), émanation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Le comportement de l'épidémie est très difficile, voire impossible, à prédire", a-t-il remarqué.

Le choléra, éradiqué en Haïti depuis plus de cent ans, a fait son apparition il y a quelques jours dans le nord du pays en raison de la mauvaise qualité de l'eau potable. La crainte est de le voir se développer à Port-au-Prince, où des centaines de milliers d'Haïtiens s'entassent dans des camps de fortune après le séisme du 12 janvier qui a fait plus de 250'000 morts.

L'ONU craint une épidémie nationale

L'ONU redoute une épidémie de choléra d'ampleur nationale en Haïti "avec des dizaines de milliers de cas", a souligné lundi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires. "Une épidémie d'ampleur nationale avec des dizaines de milliers de cas est une réelle possibilité", explique l'Organisation des Nations Unies dans un communiqué.

"La situation est extrêmement grave et sur la base de l'expérience que nous avons des épidémies ailleurs dans le monde, il serait irresponsable de ne pas se préparer à une épidémie beaucoup plus importante", ajoute le communiqué.

"Nous sommes particulièrement préoccupés par Port-au-Prince et les personnes vivant dans les bidonvilles et les camps, mais nous nous préparons aussi à une épidémie dans le reste du pays", souligne Nigel Fisher, coordinateur de l'action humanitaire des Nations unies en Haïti. La priorité est de veiller à une réponse rapide et efficace dans les zones affectées et de prévenir la propagation de la maladie, a-t-il dit.

agences/mej

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1500 morts au Nigeria cette année

Le choléra a fait plus de 1500 morts au Nigeria cette année, a annoncé lundi l'ONU, donnant un bilan quatre fois supérieur à celui avancé en août par le gouvernement.

Le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) a comptabilisé 1555 décès pour 38'173 personnes contaminées cette année dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Des pluies diluviennes et des inondations dans les secteurs ruraux où l'eau potable et les sanitaires font cruellement défaut ont favorisé l'expansion du choléra, qui se transmet en général par l'eau et la nourriture. En août, le ministère nigérian de la Santé avait évoqué 352 morts et assurait que l'épidémie était circonscrite dans le Nord, excluant un risque au niveau national.

Le Pakistan également touché

Les autorités sanitaires pakistanaises ont confirmé 99 cas de choléra dans les zones affectées par les inondations, a indiqué lundi dans un communiqué l'Organisation mondiale de la santé.

Ces cas de choléra ont été signalés dans les provinces les plus affectées par les inondations (Sindh, Punjab et Khyber Pakhtunkhwa), précise l'OMS.

Le ministère de la santé pakistanais aidé de l'OMS et d'autres partenaires locaux et internationaux "collaborent étroitement afin de prévenir toute propagation de maladies, dont le choléra, et traiter les personnes affectées", indique le communiqué.

L'OMS précise que plus de 60 centres de traitement de la diarrhée sont opérationnels ou en passe de l'être au Pakistan dans les 46 zones les plus affectées du pays.

Des inondations sans précédent ont ravagé le sud du Pakistan en juillet, frappant 21 millions de personnes. Parmi elles, 12 millions ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU.