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Bagdad: 11 attentats à la voiture piégée

Les dégâts constatés autour de l'église donnent une idée de l'ampleur de l'attaque.
Bagdad avait déjà été la cible d'une attaque dimanche, visant cette fois-ci la minorité chrétienne.
Au moins 63 personnes ont péri et 248 ont été blessées mardi soir dans 11 attentats à la voiture piégée coordonnés dans plusieurs quartiers chiites de Bagdad, a indiqué une source au sein du ministère de l'Intérieur. C'est la seconde fois en trois jours que la capitale irakienne est frappée.

Dimanche, un commando d'Al-Qaïda avait attaqué en pleine messe la cathédrale syriaque catholique, dans le centre-ville, faisant 53 morts, dont 46 fidèles (voir ci-contre).

Le couvre-feu, qui s'étend habituellement à Bagdad entre 00h00 (22h00 suisses) et 05h00 (03h00), a été décrété peu après ces attaques, en début de soirée, dans l'est de la capitale.

La marque Al-Qaïda

Le responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les deux plus importants attentats avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (nord) et à Husseiniya (est). Le premier a fait 6 morts et 26 blessés, le deuxième 4 tués et 34 blessés.

De par leur simultanéité et les cibles choisies -des quartiers chiites-, ces attentats portent la marque de la branche irakienne d'Al-Qaïda qui, en dépit d'une nette baisse des violences sur l'essentiel du territoire irakien, a toujours la capacité de frapper fort.

En soirée, quatre obus de mortiers ont par ailleurs été tirés sur le quartier mixte de Ghazaliya, dans l'ouest, a indiqué la même source au sein du ministère de l'Intérieur. Elle n'a pas été en mesure de dire si ces tirs avaient fait des victimes ou des dégâts.

Ces attaques risquent de ruiner les efforts du gouvernement qui cherche à attirer les investisseurs étrangers. Depuis lundi, se tient la foire internationale de Bagdad où sont présentes 300 sociétés du monde entier.

Blocage politique

Le 25 août, 14 voitures piégées, dont certaines pilotées par des kamikazes, avaient explosé à quelques heures d'intervalle dans une dizaine de villes irakiennes, faisant 53 morts et plus de 300 blessés. Cette vague d'attentats visait la police.

Si le niveau actuel de violence est sans commune mesure avec le pic observé lors des violences confessionnelles de 2006 et 2007, l'Irak, et notamment sa capitale, demeure le théâtre d'attentats quotidiens, dont les plus sanglants sont imputables à Al-Qaïda.

Ces attaques interviennent alors que le blocage politique se poursuit en Irak: près de huit mois après les élections législatives, les partis politiques ne sont toujours pas parvenus à trouver un accord en vue de former un nouveau gouvernement.

ats/lan

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Hommage aux victimes de dimanche

Des centaines de personnes en pleurs ont assisté mardi dans une église du centre de Bagdad aux funérailles d'une partie des victimes de l'attaque menée dimanche par un commando d'Al-Qaïda contre la cathédrale syriaque catholique de la capitale. L'attentat a fait 53 tués.

La messe a débuté peu après 13h00 (11h00 en Suisse) en l'église chaldéenne Saint-Joseph, non loin de la cathédrale Sayidat al-Najat (Notre-Dame du Perpétuel secours), où a eu lieu le carnage qui a provoqué une vague d'indignation en Irak et à l'étranger.

Selon une source au sein du ministère de l'Intérieur, 46 fidèles ont été tués et 60 blessés, et sept membres des forces de sécurité ont aussi trouvé la mort lors de l'assaut. Cinq des assaillants sont par ailleurs décédés.

L'ensemble des confessions, des ethnies et des partis politiques étaient représentés dans l'église. Le gouvernement irakien a de son côté annoncé mardi que des sanctions seraient prises contre les responsables de la sécurité du quartier de Bagdad où a eu lieu l'attaque.