La branche irakienne d'Al-Qaïda s'en est pris mercredi de nouveau aux chrétiens, deux jours après avoir revendiqué le massacre de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, où ont péri 44 fidèles et deux prêtres.
"Les centres, organisations, institutions, dirigeants et fidèles chrétiens sont des cibles légitimes pour les moujahidine", en raison du prétendu refus de l'église copte d'Egypte de "libérer deux chrétiennes converties à l'islam", a indiqué le communiqué du groupe lié à Al-Qaïda, ISI (Etat islamique d'Irak/ISI).
"Nous ouvrirons sur eux les portes de la destruction et des rivières de sang", menace le groupe insurgé. Il ne mentionne pas de lieu géographique en particulier, laissant planer le spectre de violences contre les chrétiens dans l'ensemble de la région.
Un exode des chrétiens
Ces nouvelles menaces vont accélérer l'exode commencé en 2003, estime l'évêque chaldéen de Bagdad, Chlimoune Wardouni. "C'est mauvais pour les chrétiens. Cela peut les pousser à quitter le pays", a déclaré l'évêque par téléphone à l'AFP.
Cible d'attaques depuis l'invasion conduite par les Etats-Unis, la communauté chrétienne de Bagdad est passée de 450'000 à 150'000. Il ne reste que 14 paroisses chaldéennes dans la capitale contre 28 il y a sept ans.
agences/lan
Le gouvernement en difficulté
La capacité des forces de sécurité à protéger la population est de nouveau posée après la dizaine d'attentats mardi à la voiture piégée contre des quartiers chiites, visant notamment des restaurants et des cafés.
Ces attentats, qui ont fait 64 morts et 360 blessés, portent la marque des partisans de Ben Laden, tant par les cibles visées - des quartiers chiites - que par leur coordination.
Les attentats risquent de ruiner les efforts du gouvernement qui cherche à attirer les investisseurs étrangers. Depuis lundi, se tient la foire internationale de Bagdad où sont présentes 300 sociétés du monde entier.
Ils interviennent alors que perdure depuis huit mois le blocage politique car les partis ne parviennent pas à trouver un accord en vue de former un nouveau gouvernement.