Quelques Etats de l'UE, comme les Pays-Bas et la France, ont réclamé une étroite surveillance de ce processus. Les thèmes de la criminalité, la sécurité des documents et la corruption devraient par-dessus tout être gardés à l'oeil.
La Commission européenne doit aussi organiser un contrôle resserré pour tous les pays de l'ouest des Balkans qui n'ont plus besoin de visa. Comme des diplomates européens l'ont expliqué à Bruxelles, une exemption de visa peut aussi être annulée si elle doit mener à des abus.
De telles remarques font référence à la dernière exemption de visa. Serbie, Macédoine et Monténégro Depuis décembre 2009, les citoyens serbes, macédoniens et monténégrins peuvent entrer sans visa dans l'espace Schengen. Cela a mené à une forte augmentation des demandes d'asile, particulièrement en Belgique et en Suède.
Méfiance des Etats européens
"La libéralisation doit être utilisée pour ce qu'elle est, une facilité de voyage, mais elle ne leur donne pas droit de travail ou de demander l'asile dans un pays de l'UE", a prévenu le secrétaire d'Etat belge à l'Asile, Melchior Wathelet, dont le pays préside l'Union.
"S'il y a des abus, ça peut aller jusqu'à suspension du mécanisme", a ajouté Melchior Wathelet, soulignant que l'Europe ne voulait en aucun cas revivre l'expérience de la Serbie et de la Macédoine. "La suspension sera décidée si les dérives constatées persistent (...) et j'ai du mal à imaginer qu'elle soit définitive", a tempéré de son côté le secrétaire d'Etat français à l'Immigration, Eric Besson.
Cette mesure exigée par la France, l'Allemagne, les Pays bas et le Danemark est une "précaution pour lutter contre le dévoiement des principes" de la libéralisation des visas", a-t-il expliqué. Pour ce faire, la Commission européenne a été chargée de surveiller de près l'application du nouveau dispositif et de signaler d'éventuels écarts.
Maximum trois mois
De plus, après le séjour autorisé de trois mois, plusieurs personnes ont disparu dans la nature au lieu de quitter le pays. Seuls les détenteurs d'un passeport biométrique peuvent voyager sans visa. En outre, les voyageurs sont autorisés à séjourner au maximum trois mois dans l'espace Schengen et doivent ensuite quitter le pays.
En tant que membre de Schengen, la Suisse va adopter cette exemption de visa pour les ressortissants d'Albanie et de BosnieHerzégovine. Selon l'Office fédéral des migrations (ODM), la Suisse dispose d'un accord de réadmission avec ces deux pays. Celui avec l'Albanie devra d'ailleurs être renégocié à cette occasion car il est obsolète.
Tirana a salué lundi la décision de levée d'obligation de visas. "C'est le rêve le plus grand des Albanais depuis la chute du communisme et du mur de Berlin", a déclaré à l'AFP le Premier ministre albanais, Sali Berisha. La Bosnie a parlé d'un "pas en avant vers l'UE". Selon l'UE, "les 2 pays ont dit qu'ils collaboreraient contre à toute forme d'abus dans le cadre de cette libéralisation".
agences/os