Le président de la Chine, Hu Jintao, a balayé les critiques, notamment américaines sur le yuan faible, en appelant les autres pays à "prendre leurs responsabilités et à faire face à leurs propres problèmes", dans une interview publiée par l'agence Chine nouvelle. Une déclaration qui a suivi de peu l'annonce d'un excédent commercial en hausse de 22,9% sur un an en octobre.
Ce nouveau record devrait conforter tous ceux, Etats-Unis en tête, qui plaident auprès de Pékin, jusqu'ici sans grand succès, pour une hausse plus rapide de la monnaie chinoise, dont le cours est étroitement lié au dollar.
Le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé en ce sens en appelant la Chine mercredi à oeuvrer avec le G20 "pour rééquilibrer l'économie mondiale" dans un discours devant l'université de Pékin.
Obama défend le dollar
La capitale sud-coréenne, décorée et sous haute surveillance, accueille les dirigeants les plus importants de la planète, dont Barack Obama arrivé mercredi soir. Dès son arrivée, le président américain a coupé court aux critiques multiples faites à la politique de relance des Etats-Unis. "La force du dollar repose au final sur la vigueur fondamentale de l'économie américaine", a-t-il déclaré.
La Réserve fédérale américaine a décidé la semaine dernière d'injecter quelque 600 milliards de dollars de liquidités dans l'économie pour relancer cette dernière. Cette décision, qui a aussi pour effet de faire baisser le dollar et donc de favoriser les exportations américaines, a provoqué un déluge de critiques dans le monde, notamment en Chine et en Europe.
Un sommet mal engagé
Une réunion mardi des représentants des ministères des Finances pour élaborer un projet de communiqué final a débouché sur un échec. "Chaque pays est resté sur sa position de départ", a déclaré mercredi matin Kim Yoon-Kyung, porte-parole du comité présidentiel sud-coréen du G20.
Une nouvelle réunion devait avoir lieu mercredi pour tenter de parvenir à un compromis, selon ce porte-parole. Mais la ministre française des Finances, Christine Lagarde, a déjà prévenu mercredi que la "guerre des monnaies" ne sera pas résolue en un sommet "parce que c'est une question trop compliquée".
afp/sbo
Colère dans la zone euro
Les pays du G20, qui représentent ensemble 90% de l'économie mondiale, se réunissent pour la 5ème fois depuis décembre 2008, avec pour objectif d'écarter un retour du protectionnisme, éviter une nouvelle récession mondiale après la crise financière de 2008 et réduire les déséquilibres économiques.
Pour cela, les Etats-Unis veulent que les principaux pays exportateurs s'engagent à limiter leurs excédents des comptes courants (excédent commercial et des revenus tirés des facteurs de production moins les aides aux pays étrangers). Mais la Chine et l'Allemagne ont refusé tout engagement chiffré.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que l'euro "ne doit pas supporter seul le poids" des politiques monétaires visant à affaiblir d'autres devises à un bas niveau, dans un entretien paru mercredi dans le quotidien Die Welt.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a eu lui des mots inhabituellement durs contre la politique monétaire des Etats-Unis, évoquant lundi "les réflexes égoïstes" qui semblent régir les comportements de certains pays.