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Irak: fin de la crise politique

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki brigue un troisième mandat. Il est donné favori. [AP/Keystone - Hadi Mizban]
En position de force, Nouri al-Maliki a été reconduit au poste de Premier ministre. - [AP/Keystone - Hadi Mizban]
Le Kurde Djalal Talabani a été réélu jeudi soir chef de l'Etat irakien et le chiite Nouri al-Maliki reconduit comme premier ministre. Après trois jours de discussions, les partis irakiens se sont entendus sur l'attribution des trois principaux postes politiques.

Djalal Talabani a été réélu dans la soirée pour un nouveau mandat de quatre ans en dépit du boycott du vote par la plupart des députés de la liste du bloc Irakia.

Le chef de l'Etat a aussitôt reconduit Nouri al-Maliki dans ses fonctions de premier ministre. Ce dernier dispose de 30 jours pour former son gouvernement. Le sunnite Oussama al-Noudjaifi a été élu plus tôt dans la journée président du parlement. Agé de 54 ans, il est issu du bloc Irakia dont la décision de participer au gouvernement a permis de sortir l'Irak de l'impasse politique huit mois après les élections législatives.

Après son élection, le Parlement a commencé un second vote pour élire les deux vice-présidents, le sadriste chiite Qoussaï Abdel Wahab al-Souhail et le kurde Aref Tayfour.

L'entente consacre la répartition ethnique et confessionnelle des trois plus importantes charges du pays. Le président de la République sera kurde, le Premier ministre chiite, et le président du Parlement sunnite.

Stratégie politique

D'autres membres du bloc Irakia vont entrer au gouvernement et l'un d'eux deviendra ministre des Affaires étrangères. L'ancien premier ministre Allaoui sera à la tête d'un nouveau conseil de stratégie politique.

"Grâce à Dieu, nous avons franchi hier soir une grande étape, ce qui est une victoire pour tous les Irakiens", a déclaré jeudi à Bagdad le président du gouvernement autonome kurde Massoud Barzani.

L'inclusion d'Irakia au sein de ce gouvernement devrait aider à prévenir le risque d'une reprise des violences confessionnelles, après huit mois de bras de fer entre MM. Maliki et Allaoui.

"Enfin sortis de l'impasse"

"Ce qui est le plus important, c'est que nous soyons enfin sortis de l'impasse", a analysé Amer al Fayyadh, doyen de la faculté de sciences politiques à l'université de Bagdad. "La formation d'un gouvernement est maintenant en vue", a-t-il ajouté.

Le maintien au pouvoir de Maliki ne peut toutefois que déplaire aux "durs" de la communauté sunnite, hostiles à l'influence de l'Iran sur les dirigeants chiites irakiens. Nombre d'entre eux jugeront insuffisantes les garanties obtenues pour la formation du prochain gouvernement.

Minoritaires face aux chiites, les sunnites détenaient les postes-clés du pouvoir du temps de Saddam Hussein.

agences/lan

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