La discussion entre la secrétaire d'Etat américaine et le Premier ministre israélien a porté sur "la création des conditions d'une reprise des négociations directes visant à déboucher sur une solution à deux Etats", selon un bref communiqué conjoint publié après la rencontre.
Le texte souligne que les besoins de sécurité d'Israël "seront pleinement pris en compte dans tout futur accord de paix" entre l'Etat hébreux et la Palestine.
Le communiqué final n'aborde pas directement la question de la colonisation juive, qui a suscité de nouvelles controverses ces derniers jours.
Aller vers des pourparlers
Qualifié de "productif et amical", l'entretien a duré plus de 7 heures. Il n'était pas prévu qu'il soit si long.
Hillary Clinton et Benjamin Netanyahu ont alterné les tête-à-tête et les réunions élargies à leurs proches collaborateurs, qui vont "collaborer étroitement dans les prochains jours" pour aider à une reprise des pourparlers.
C'était le premier entretien entre les deux responsables depuis la défaite du président Barack Obama aux législatives américaines du 2 novembre.
Accords de sécurité avec les USA
La secrétaire d'Etat avait émis le voeu au début de la rencontre de "trouver un moyen d'avancer", assurant que B.Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas étaient "très engagés en faveur d'une solution à deux Etats".
D'après le dirigeant israélien, la rencontre devait porter sur "la façon de reprendre et de continuer ce processus, pour trouver un accord historique, la paix et la sécurité entre nous et les Palestiniens". "Les chances de parvenir à un accord de paix seront grandement renforcées grâce à des accords de sécurité étendus entre Israël et les Etats-Unis", a-t-il souligné.
Selon la délégation israélienne, ces accords porteraient notamment sur le financement à long terme de dispositifs de sécurité en cas de règlement de paix avec les Palestiniens. Selon des analystes interrogés par l'AFP, ce facteur pourrait encourager B.Netanyahu à tenir tête aux demandes de Washington de mettre fin aux nouvelles implantations juives.
Un haut responsable américain a estimé que les difficultés tenaient moins aux difficultés de Barack Obama qu'à la politique intérieure israélienne - la coalition entre B.Netanyahu et l'extrême-droite.
ats/bri
La colonisation désespère Abbas
Le dialogue direct israélo-palestinien avait repris le 2 septembre à Washington, après vingt mois d'efforts américains intenses. Le processus devait déboucher sur un accord de paix en un an. Mais il paraît déjà au bord de l'effondrement, après le refus d'Israël de prolonger un gel de la colonisation en Cisjordanie occupée.
Cette semaine, l'annonce de la construction de 1300 logements juifs dans la partie à majorité arabe de Jérusalem a encore envenimé la situation, bien qu'Israël ait souligné qu'aucun moratoire sur les constructions juives n'avait jamais concerné la Ville Sainte.
En réponse, le président palestinien Mahmoud Abbas compte en appeler au Conseil de sécurité de l'ONU. Washington, qui dispose d'un droit de veto en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, s'oppose à une telle initiative.
M.Abbas assure cependant que les Etats-Unis et l'Union européenne se rapprochent désormais des positions palestiniennes. "Le monde commence à évoluer. L'Europe a commencé à évoluer et l'Amérique a commencé à évoluer", a-t-il déclaré jeudi.
Le président palestinien a dit tenir pour un "engagement" de Barack Obama l'évocation, par le président américain en septembre d'un espoir que la Palestine devienne membre des Nations unies d'ici septembre 2011.