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Haïti: bientôt 1000 morts à cause du choléra

L'épidémie continue de progresser, malgré un renforcement des structures médicales. [Thony Belizaire]
L'épidémie continue de progresser, malgré un renforcement des structures médicales. - [Thony Belizaire]
L'épidémie de choléra, qui sévit depuis la mi-octobre en Haïti, continuait de prendre de l'ampleur dimanche, le bilan atteignant 917 morts dans le pays le plus pauvre d'Amérique, où de nombreux sinistrés du séisme de janvier vivent toujours dans des conditions précaires.

Dans son dernier bilan publié dimanche, soit deux semaines jour pour jour avant des élections législatives et présidentielle cruciales pour le pays, le ministère haïtien de la Santé, révèle que la maladie hautement contagieuse a fait 121 morts de plus depuis le bilan publié vendredi.

Le ministère note toutefois que le nombre de décès quotidiens s'est quelque peu ralenti, passant de 66 décès journaliers à 46. Il indique qu'il y a eu 14'642 hospitalisations mais que la grande majorité des malades ont pu quitter l'hôpital.

Menace sur Port-au-Prince

Sur les dix régions du pays, six font état désormais de cas de choléra. Le département de l'Artibonite (nord), foyer de l'épidémie, reste la région la plus touchée avec un total de 595 morts depuis la mi-octobre, selon les données publiées par le ministère de la Santé.

La maladie continue aussi de progresser à Port-au-Prince, la capitale, avec 27 morts recensés contre 13 selon le précédent bilan. Les autorités redoutent que l'épidémie ne fasse des ravages dans la ville surpeuplée où plus d'un million d'habitants vivent dans des conditions sanitaires très précaires depuis le séisme du 12 janvier qui a fait 250'000 morts.

Des structures médicales renforcées

Caroline Séguin, coordonnatrice de l'organisation Médecins sans Frontières (MSF) en Haïti, explique la baisse relative de la mortalité dans le pays par une présence renforcée des structures médicales sur le terrain. "Le nombre de morts a chuté depuis que nous avons installé des centres de traitement mais l'affluence de nouveaux cas de personnes atteintes est toujours importante", explique-t-elle à l'AFP.

"Nous continuons de recevoir 40 à 50 cas par jour qui viennent des villages dans un centre de traitement où nous disposons de 120 lits pour les cas graves", a indiqué la responsable, dont l'organisation s'est notamment implantée dans la ville des Gonaïves (nord).

L'ONU a lancé vendredi un appel de fonds d'urgence de 163,8 millions de dollars (120 millions d'euros) pour "éviter d'être dépassée" par l'épidémie. L'organisation s'attend à ce que près de "200'000 personnes montrent des symptômes du choléra, allant de diarrhées légères à une déshydratation sévère".

afp/sbo

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Conditions difficiles pour les élections

La situation sanitaire en Haïti risque de compliquer la donne pour les élections du 28 novembre. Mirlande Manigat, favorite dans les sondages pour prendre la succession de René Préval à la présidence d'Haïti, reconnaît que "le contexte général n'est pas favorable aux élections", citant le séisme, le choléra ou encore les ouragans qui frappent fréquemment le pays. Mais, a-t-elle déclaré à l'AFP, "il n'est pas raisonnable de penser à un report" du scrutin.

Leslie Voltaire, également candidat à la présidence partage cette opinion. "On ne peut pas reporter les élections en raison du choléra. Personne ne sait si la situation ne va pas empirer dans un ou deux mois", dit-il à l'AFP, mettant en garde contre le risque d'une "nouvelle crise politique" si un gouvernement provisoire devait être mis en place.

Les autorités organisaient dimanche un grand débat national sur toutes les chaînes de radio et de télévision pour débattre de la situation, qualifiée récemment de "question de sécurité nationale" par les autorités. Plus de 4,7 millions d'Haïtiens sont attendus aux urnes le 28 novembre pour élire un président, 11 sénateurs et 99 députés.