La police namibienne a intercepté mercredi à l'aéroport
international de Windhoek un bagage dans lequel se trouvaient des piles reliées
par des fils à un détonateur et à une horloge, a déclaré la police criminelle
allemande (BKA) dans un communiqué.
Le chef de la police namibienne, Sebastian
Ndeitunga, a précisé dans la soirée à des médias locaux que le bagage en
question était "une sacoche d'ordinateur enveloppée dans un film
plastique" et qu'"un système avec des fils électriques et une
horloge", avait été trouvé à l'intérieur. "On ne saura qu'avec le
résultat des analyses techniques en cours s'il s'agissait d'un engin qui aurait
pu exploser", a précisé le BKA.
Destination Munich
Le bagage, passé aux rayons X, devait être
embarqué à bord d'un vol de la compagnie LTU/Air Berlin à destination de Munich
(sud de l'Allemagne), selon le BKA. Une porte-parole d'Air Berlin, Sabine
Teller, a assuré à l'AFP que ce bagage ne comportait pas d'étiquette. "Il
n'était indiqué dessus ni sa destination, ni la compagnie aérienne",
a-t-elle affirmé.
L'appareil, un Airbus 330-200, transportait 296 passagers et dix
membres d'équipage, qui sont arrivés à Munich avec six heures de retard,
a-t-elle précisé.
Des officiers du BKA détachés en Afrique du Sud ont été
envoyés en Namibie et d'autres experts devraient également arriver dans cette
ancienne colonie allemande.
afp/cab
Niveau d'alerte relevé
Cette découverte est intervenue le jour où le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, lançait une mise en garde solennelle contre des risques accrus d'attentats, évoquant même un projet pour fin novembre.
"Selon les informations d'un partenaire étranger (...) il est probable qu'un attentat ait lieu fin novembre", a-t-il déclaré. C'était la première fois que l'Allemagne évoquait un projet aussi concret, même si aucune précision n'a été fournie sur la cible exacte. Les mesures de sécurité ont été renforcées notamment dans les gares et les aéroports.
Le ministre de l'Intérieur de Rhénanie-Palatinat, Karl Peter Bruch, a annoncé que ces "indices concrets" concernaient Berlin, Hambourg et Munich, les trois villes les plus peuplées du pays, et la région de la Ruhr (ouest).
Selon le quotidien Der Tagesspiegel, l'Allemagne a reçu il y a une semaine des informations des Etats-Unis évoquant l'arrivée prévue le 22 novembre de deux à quatre membres présumés d'Al-Qaïda, recrutés à la frontière pakistano-afghane, pour commettre des attentats en Allemagne et en Grande-Bretagne.
Le Pakistanais Mohammed Ilyas Kashmiri, considéré comme le "cerveau" d'un attentat en février à Pune (Inde), qui avait fait 17 morts et une soixantaine de blessés, serait derrière ces projets, d'après le quotidien.
Plusieurs projets d'attaques de grande ampleur ont échoué ces dernières années en Allemagne, dont les soldats sont engagés en Afghanistan.
Des centaines d'islamistes sont surveillés de près par les services du renseignement intérieur, et 65 à 70 d'entre eux auraient suivi une formation paramilitaire à l'étranger.