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Proche-Orient: la colonisation fait monter la pression

En Egypte, Mahmoud Abbas a martelé qu'un gel de la colonisation sera inefficace s'il n'inclut pas Jérusalem-Est
En Egypte, Mahmoud Abbas a martelé qu'un gel de la colonisation sera inefficace s'il n'inclut pas Jérusalem-Est
 Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé dimanche au Caire qu'il n'accepterait pas une reprise des négociations de paix avec Israël sans un gel de la colonisation à Jérusalem-Est. Dans le même temps, des milliers de colons manifestaient contre tout gel éventuel.

"S'il n'englobe pas Jérusalem, c'est-à-dire s'il n'y a pas de gel total de la colonisation dans tous les territoires palestiniens, y compris Jérusalem, nous ne l'accepterons pas", a affirmé M. Abbas à la presse, interrogé sur les conditions d'une reprise des pourparlers de paix avec Israël, interrompus depuis fin septembre.

"Si Israël veut revenir aux activités de colonisation, nous ne pouvons pas continuer. Il faut que le gel de la colonisation englobe tous les territoires palestiniens et en premier lieu la ville de Jérusalem ", a-t-il ajouté à l'issue d'un entretien avec le chef de l'Etat égyptien Hosni Moubarak.

Un obstacle majeure sur la voie de la paix

Les négociations directes israélo-palestiniennes, relancées le 2 septembre, ont été interrompues quelques trois semaines plus tard, à l'expiration d'un moratoire de dix mois sur la colonisation juive en Cisjordanie.

Les Palestiniens exigent avant de reprendre les discussions un nouveau gel de la colonisation, y compris dans le secteur oriental à majorité arabe de la Ville sainte, annexé en 1967 par l'Etat hébreu.

Les colons d'extrême droite ne veulent pas entendre parler d'un gel de la colonisation, même partiel et temporaire. [KEYSTONE - Jim Hollander]
Les colons d'extrême droite ne veulent pas entendre parler d'un gel de la colonisation, même partiel et temporaire. [KEYSTONE - Jim Hollander]

Lors d'un entretien le 11 novembre avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté d'envisager un nouveau moratoire de 90 jours sur les constructions dans les colonies juives de Cisjordanie contre une généreuse enveloppe de mesures de soutien sécuritaires et diplomatiques.

Mais dans un communiqué mercredi soir, le bureau de Benjamin Netanyahu avait précisé que l'éventuel nouveau moratoire ne devait pas concerner Jérusalem-Est.

Mahmoud Abbas a indiqué qu'il attendait toujours une réponse des Etats-Unis sur les résultats de leurs efforts pour obtenir ce moratoire. "Jusqu'ici, rien d'officiel n'est parvenu de l'administration américaine, ni à nous ni aux Israéliens, que nous puissions commenter", a-t-il dit.

La proposition américaine, prévoyant la livraison par Washington de 20 avions de combat supplémentaires à Israël, est destinée à préserver les négociations directes. Mercredi, l'émissaire américain David Hale a fait part au président Abbas, pour la première fois officiellement, d'une série d'idées et de propositions américaines pour relancer le processus de paix.

Proposition américaine indécente

Mahmoud Abbas a répété dimanche que les Palestiniens n'avaient "rien à faire" avec l'offre américaine aux Israéliens. "Nous avons dit aux Américains que nous n'avions rien à faire avec leur marché. Nous refusons le fait de lier ces marchés à la reprise des négociations", a-t-il martelé.

"Si la question est une question (de donner) des armes à cette partie ou telle autre, cela nous ne l'acceptons pas".

Mahmoud Abbas a également rencontré samedi au Caire le chef des renseignements égyptiens Omar Souleimane, chargé du dossier de la réconciliation interpalestinienne. Le Fatah de Mahmoud Abbas et le mouvement islamiste Hamas sont à couteaux tirés depuis que ce dernier a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, après en avoir chassé les forces loyales à Mahmoud Abbas.

L'Egypte joue les médiateurs entre les deux rivaux. "Jusqu'ici, nous ne sommes pas parvenus à un accord avec le Hamas", a déclaré Mahmoud Abbas, affirmant que le mouvement islamiste était revenu sur certaines des positions qu'il avait au départ acceptées. "Malgré cela (...) nous continuerons à dialoguer avec le Hamas à tous les niveaux jusqu'à revenir à l'unité nationale palestinienne", a-t-il dit.

afp/jeh

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Benjamin Netanyahu entre deux feux

Des milliers de colons juifs, en majorité des adolescents, ont manifesté dimanche à Jérusalem devant le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu contre un éventuel nouveau gel de trois mois de la construction en Cisjordanie.

Parallèlement, les conseils régionaux et municipaux de Judée-Samarie (Cisjordanie) ont décrété une grève générale de 24 heures dimanche pour faire pression sur Benjamin Netanyahu.

"Un nouveau gel = début de l'expulsion", pouvait-on lire sur les banderoles entourant l'estrade sur laquelle des dirigeants des colons se sont succédé pour fustiger le Premier ministre qu'ils accusent de vouloir imposer un autre moratoire.

Le rassemblement s'est déroulé sans incident.

Peines légères pour deux soldats

Deux soldats israéliens, coupables de s'être servis d'un enfant palestinien comme bouclier humain lors de l'offensive contre la bande de Gaza en décembre 2008 - janvier 2009, ont été condamnés dimanche à des peines de prison avec sursis par un tribunal militaire.

Selon une correspondant de la radio de l'armée, qui a assisté au délibéré, les deux hommes ont écopé chacun de trois mois de prison avec sursis et ont été rétrogradés du rang de sergent-chef à celui de sergent.

Ils étaient accusés d'avoir forcé un enfant de neuf ans à fouiller des sacs appartenant à des "suspects palestiniens", susceptibles de contenir des explosifs.

Cette pratique a été formellement interdite par un arrêt de la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire israélienne, qui a considéré qu'elle revenait à utiliser un civil comme bouclier humain.

Pour expliquer sa sentence, le tribunal militaire a souligné que l'incident était survenu à un moment où les forces israéliennes étaient dans une position "difficile et dangereuse" et avaient passé plusieurs nuits sans sommeil.