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Nucléaire iranien: nouvelles négociations à Genève

Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne, et le chef du nucléaire iranien Saïd Jalili lors des dernières discussions à Genève. C'était le 1er octobre 2009.
Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne, et le chef du nucléaire iranien Saïd Jalili lors des dernières discussions à Genève. C'était le 1er octobre 2009.
L'Iran a accepté de reprendre les négociations sur son programme nucléaire controversé avec les grandes puissances. Elles se tiendront les 6 et 7 décembre à Genève, après plus d'un an d'interruption.

"Nous avons à présent reçu une réponse de la part des autorités iraniennes dans laquelle elles indiquent que Dr (Saïd) Jalili (le négociateur iranien sur le dossier) a accepté la proposition de Catherine Ashton de se réunir à Genève", a indiqué un porte-parole de la chef de la diplomatie de l'UE, intermédiaire des grandes puissances sur la question.

"Les discussions entre Catherine Ashton, représentant le groupe des 3+3, et le Dr Jalili vont à présent se tenir lundi et mardi de la semaine prochaine à Genève", a-t-il ajouté. Le groupe dit des "3+3" ou "5+1" regroupe les six grandes puissances impliquées dans les négociations sur le programme nucléaire iranien: les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) ainsi que l'Allemagne.

Proposition turque ignorée

La rencontre de la semaine prochaine sera la première à ce niveau depuis celle d'octobre 2009, qui avait également eu lieu à Genève. Catherine Ashton avait à l'origine proposé Vienne, siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, comme lieu des discussions. Les Iraniens avaient en réponse suggéré début novembre d'organiser la reprise du dialogue en Turquie. Mais les puissances occidentales ont refusé.

Ankara est considéré par Téhéran comme un allié dans ce dossier, susceptible de contrebalancer le poids des grandes puissances qui soupçonnent l'Iran de chercher avec son programme nucléaire à se doter de l'arme atomique. Téhéran nie cette accusation, assurant n'avoir que des visées civiles. Ankara a cosigné en mai, avec le Brésil, une contre-proposition iranienne d'échange du combustible nucléaire avec les grande puissances. Elle prévoit l'envoi "en dépôt" en Turquie de 1200 kg d'uranium faiblement enrichi en attendant qu'il soit échangé contre du combustible produit par la Russie et la France pour le réacteur de recherche de Téhéran.

Sanctions efficaces

Cette proposition a été ignorée par les grandes puissances qui ont estimé que Téhéran cherchait à gagner du temps pour éviter de nouvelles sanctions internationales. La Turquie et le Brésil ont ensuite voté contre une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant le 9 juin les sanctions contre l'Iran. Selon un haut responsable européen, sous couvert de l'anonymat, "ces sanctions ont aujourd'hui clairement de l'effet" et ont "sans aucun doute contribué à pousser Téhéran à revenir à la table des discussions".

Reste à savoir à présent si les grandes puissances et l'Iran se mettront d'accord sur l'objet précis de leurs discussions. Catherine Ashton et les grandes puissances souhaitent les centrer sur tous les aspects du dossier nucléaire iranien. Mais Téhéran a répété à plusieurs reprises vouloir soulever des questions de sécurité régionale.

afp/ps

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