Le juge l'a informé des accusations d'agression sexuelle portées par deux femmes. "Ce sont des accusations extrêmement graves", a souligné le juge, Howard Riddle. Ce dernier a estimé que si la liberté conditionnelle lui était accordée, Julian Assange avait "les moyens et la capacité de s'enfuir". Il a renvoyé le cas à une nouvelle audience le 14 décembre.
Diverses personnalités, dont le cinéaste Ken Loach présent sur les lieux, ont vainement proposé de se porter garants. Julian Assange a clamé son innocence, affirmant que les plaignantes étaient consentantes pour une relation non protégée, et s'est dit victime "d'une machination". "Beaucoup de gens pensent que les poursuites sont politiquement motivées. Nous pensons que les accusations sont extrêmement minces", a assuré son principal avocat Mark Stephens. Il s'est dit déterminé à épuiser tous les recours, qui sont nombreux.
Julian Assage nie
Le fondateur de WikiLeaks, âgé de 39 ans, a fait appel de la demande d'extradition formulée par la Suède, qui souhaite l'entendre dans une affaire d'agression sexuelle et de viol remontant au mois d'août en Suède. Julian Assange dément l'ensemble des accusations, qui selon son avocat Mark Stephens, proviennent d'un "différend" sur des rapports "sexuels consentis mais non protégés".
Julian Assange s'était présenté de son propre chef mardi matin à la police britannique, qui l'a déféré devant la cour de justice de Westminster, située au coeur de Londres près du parlement. La procédure d'appel devant la justice britannique pourrait prendre plusieurs mois.
Assange menait depuis des mois une existence de fugitif, changeant constamment de domicile et de puces téléphoniques afin d'éviter d'être localisé. Il se trouvait depuis des semaines dans le sud de l'Angleterre.
Le mandat suédois obéit à une "procédure accélérée" européenne. Mais l'affaire pourrait durer "de plusieurs jours à plusieurs mois" en fonction du nombre des appels, a dit à l'AFP un porte-parole du Bureau des affaires criminelles (SOCA).
Pas d'extradition aux USA
Selon l'agence TT, la procureure suédoise en charge de l'enquête pour viol contre Julian Assange, Marianne Ny, a assuré qu'elle n'avait nullement l'intention d'extrader l'Australien vers les Etats-Unis une fois en Suède. Le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, a lui affirmé que l'arrestation de Julian Assange est "à ce stade" une affaire bilatérale entre le Royaume-Uni et la Suède.
Quatre chefs d'inculpation ont été retenus contre Julian Assange par la justice suédoise: un pour coercition, deux pour violence sexuelle et le dernier pour viol, qui auraient été commis en août. Il nie ces allégations et risque une peine maximale de quatre ans de prison.
Dix jours après avoir commencé à divulguer des câbles diplomatiques américains, la marge de manoeuvre de WikiLeaks se réduit de jour en jour. Le site a été la cible de cyber-attaques, s'est vu refuser l'hébergement dans de nombreux pays, et fait l'objet d'une enquête pénale aux Etats-Unis. Washington estiment que les informations dévoilées mettent en danger la sécurité nationale américaine.
Les révélations vont continuer
Wikileaks a par ailleurs indiqué vouloir continuer de publier des télégrammes diplomatiques américains, malgré l'arrestation de son fondateur. Concernant tout ce qui se passe actuellement, tout est prévu, tout ça va continuer comme jamais. C'est tout ce que je peux vous dire", a déclaré James Ball, joint par téléphone à Londres.
Un message posté peu après sur le compte Twitter de WikiLeaks affirme également: "les actions menées contre notre rédacteur en chef Julian Assange n'affecteront pas notre travail: nous publierons cette nuit d'autres télégrammes comme d'habitude".
"Les révélations n'ont nui à personne"
Julian Assange a affirmé que son site internet publiait "sans peur des faits" dans l'intérêt public, dans une tribune publiée mardi en Australie après son arrestation à Londres. Les révélations du site à travers la diffusion de milliers de documents militaires américains sur l'Irak et l'Afghanistan, puis de câbles diplomatiques, "n'ont pas nui à une seule personne, à ce qu'on peut savoir" jusqu'ici, écrit Julian Assange dans cette tribune publié par le quotidien The Australian.
Dans sa tribune, l'Australien compare la campagne de révélations de WikiLeaks aux reportages pendant la Première Guerre mondiale de Keith Murdoch, le père du magnat des médias australo-américain Rupert Murdoch, qui a dénoncé la manière dont les généraux britanniques ont mené la bataille de Gallipoli, ville de la partie européenne de la Turquie, où des milliers de soldats australiens sont morts. "Près d'un siècle plus tard, WikiLeaks publie aussi sans peur les faits qui doivent être rendus publics", écrit-il.
agences/hof